Irez-vous rencontrer Christine Boutin, qui souhaite renouer le dialogue avec les associations, cet après-midi ?
La réunion de Boutin ? Non, on n’y va pas. Elle n’a d’intérêt que si elle est publique. Et puis Boutin, «la ministre des pauvres» comme elle aime s’appeler, on ne la trouve plus crédible du tout. Quand on la rencontre, elle nous dit en off "que Borloo nous a fait des promesses intenables". Que "lorsqu’il n’y a pas assez à manger pour tout le monde, il faut que tout le monde mange un peu moins…" La sincérité de la ministre, on la renie totalement. Dire que l’an dernier, elle était venue chialer sur le campement du canal Saint-Martin.
La ministre du logement a affirmé hier qu’il y avait «aujourd’hui la réponse» pour l’hébergement des sans-abri…
Quel scandale ! C’est lamentable et irresponsable de tenir de tels propos. La réalité, c’est qu’en Ile-de-France et à Paris, il y a 5.000 personnes qui dorment dehors tous les soirs. C’est scandaleux d’oser dire qu’il reste 50 places disponibles. En plus, elle sait pertinemment qu’elle dit des mensonges. L’hébergement d’urgence, c’est une catastrophe. On met les mecs à l’abri dans des gymnases. Et on en fait quoi au bout de deux semaines ? On les remet dehors ? On ne peut pas continuer à raisonner dans cette logique de court terme. Au moins, quand Borloo était aux manettes, il y avait de vraies avancées…
Et la réunion de Matignon, demain avec le Premier ministre, vous irez ?
Bien sûr qu’on y va. Il y aura de vrais experts, des personnes pragmatiques qui connaissent très bien le dossier. On va tout faire pour que la promesse électorale de Nicolas Sarkozy — plus de SDF en 2008 — soit appliquée. Là, on en est très loin. Et puis, il faut prendre la portée de cette mesure. Si on arrive à décongestionner l’ensemble du secteur de l’immobilier, c’est du bonheur pour la classe moyenne. Si on loge les sans domicile fixe et les mal-logés, ça va faire baisser les prix des loyers. C’est fabuleux pour le pouvoir d’achat.
Après l’échec de l’installation d’un campement samedi près de Notre-Dame…
[Il coupe] Il faut bien dire une chose : samedi, on était réellement déterminé à mettre les gens dans les meilleures conditions pour passer l’hiver. Il y avait des bénévoles, des médecins et des travailleurs sociaux qui voulaient nous aider sur ce campement. On fait avec les moyens du bord, parce qu’on n’a pas les moyens d’organiser plusieurs campements dans Paris. Et puis un campement, c’est vraiment l’endroit le plus sécurisant pour ceux qui refusent ces espèces de trucs [les Centres d’hébergements d’urgence, ndlr] qui les désociabilisent. On avait fait deux campements : un premier dans les jardins devant Notre-Dame, évacué dans la seconde. Le deuxième, celui au bord de la Seine, c’était un recours. On n’est pas fou, on ne va pas installer des SDF au bord de la Seine.
Vous avez été surpris de l’attitude des forces de l’ordre ?
Je pensais sincèrement qu’ils n’allaient pas prendre le risque de nous charger. Tout le monde a eu peur. Il y a des journalistes qui se sont fait gazer, des militants ont fini dans l’eau. On était dans un état de non-droit.
(Source : Libération)
=> Affaire Bolufer : à suivre en commentaires...
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