Quand les Français ont des petits moyens ou doivent se serrer la ceinture, ils rognent sur les dépenses de santé. «Plus d'un sur sept renonce à des soins», révèle une enquête de l'lnstitut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES). Si les grippes et petits bobos peuvent être soignés tant bien que mal avec les moyens du bord, les soins dentaires et d'optique passent souvent à la trappe. Et là, les conséquences sont une aggravation de l'état de santé des patients.
Les soins dentaires les moins prioritaires
Près de 75% des personnes interrogées dans le cadre de l'étude trouvent leur état de santé «bon» ou «très bon», 21% «moyen», et 3,6% «mauvais» ou «très mauvais». Sur le panel des quelque 20.000 personnes sondées, «ce sont les ménages dont les revenus sont les plus faibles qui déclarent à la fois le plus mauvais état de santé, les taux de couverture en mutuelle parmi les plus bas, et le plus de renoncement aux soins». 63% des renoncements à se soigner concernent les soins dentaires, suivis des lunettes (25%) et des consultations chez les spécialistes (16%). Il s'agit de domaines où la part restant à la charge de l'assuré est la plus élevée.
L'enquête met en évidence le contraste qui existe entre les ménages modestes et les familles plus aisées : 24% des sondés qui gagnent moins de 800 € par mois renoncent à se soigner, alors qu'ils sont 7,4% parmi les ménages qui gagnent plus de 1.867 € par mois. Parmi ceux qui renoncent à des soins, près d'un tiers n'ont pas de complémentaire santé. Cela touche surtout les jeunes de 20 à 30 ans et les plus de 60 ans. Pour ces derniers, la retraite génère souvent la perte d'un contrat proposé par l'entreprise dans laquelle ils étaient en activité.
7% des Français n'ont pas de complémentaire santé
Dans l'ensemble de la population, 7% des Français n'ont pas de mutuelle complémentaire. Ils sont 15% parmi les ménages gagnant moins de 840 € par mois. Ceux-là s'exposent à être de leur poche, pour un montant allant de 30 à 40% d'une consultation de généraliste (21 € minimum) et de celle d'un spécialiste (25 € minimum). Sans compter les médicaments et les franchises.
"Malgré la CMU (couverture maladie universelle) et la mise en place de l'aide à la mutualisation - chèque santé pour financer des complémentaires - qui tarde à se développer, l'accès à la couverture complémentaire reste encore fortement inégal en France", concluent les auteurs de l'enquête.
(Source : Ouest-France)
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