Notre président est vraiment étonnant. Plus l'action publique est timorée, plus le discours se fait dirigiste et interventionniste. Car, en France, il n'y a eu jusqu'ici ni recapitalisation des banques, ni réforme du système bancaire, ni loi de moralisation des pratiques : juste des discours !
Pourtant le système bancaire, qui a clairement failli et qui est directement à l'origine de la crise financière, a bien besoin d'une réforme en profondeur pour sortir de la crise comme pour éviter qu'elle ne se renouvelle. Les idées et les propositions ne manquent pas.
A la surprise générale et à la différence de ce qui s'est fait en Angleterre, la fameuse recapitalisation des banques n'en a pas été une. L'Etat a préféré utiliser des instruments de dette de long terme ce qui ne lui donne rigoureusement aucun moyen de pression sur les Banques. Gordon Brown a été plus pragmatique : il a décidé que financer c'était nationaliser et que nationaliser, c'était avoir son mot à dire.
Sarkozy, qui n'est pas à une contradiction prêt, souligne d'ailleurs dans le même temps qu'il n'a pas fait de cadeaux aux banques. En effet, car les prêts ont été consentis par l'Etat à des taux usuraires, ce qui devrait se traduire par une plus value de 800 millions d'euros au profit du contribuable, somme que les banques devront bien récupérer… sur leurs clients. Drôle de conception de la relance que celle qui consiste à n'apporter aucun argent frais et qui rançonne le système bancaire, et à travers lui l'économie dans son ensemble au moment où celle-ci se contracte.
De la responsabilité du système bancaire
Pour comprendre les enjeux de cette affaire, il convient de revenir un peu en arrière et identifier les responsabilités du système bancaire dans l'apparition de la crise financière et son passage à l'économie réelle. L'économiste Philippe Dessertine en a fait un saisissant résumé dans une tribune publiée aujourd'hui dans Le Figaro : «Cette crise aux dimensions gigantesques a une origine principale, désormais bien connue : l'excès de monnaie ou, dit autrement, l'excès de dettes introduit dans l'économie par les États-Unis en tout premier, mais pas seulement eux. L'excès de monnaie a conduit à la formation de bulles (trop de monnaie pour des biens limités). L'éclatement de l'une d'elles, la bulle immobilière, a lancé cette énorme correction et le démarrage de la broyeuse d'actifs fictifs.»
A ce diagnostic très juste, on devrait toutefois ajouter que l'épuisement du système d'emballement du crédit a non seulement conduit à un éclatement de bulles dans l'économie financière, mais aussi a un tarissement de la demande globale, laquelle était en grande partie tirée par l'endettement des ménages, notamment américains. En utilisant à mauvais escient le processus de création monétaire dont elles jouissent du privilège, les banques portent donc une lourde responsabilité dans la crise, l'autre grand facteur étant l'écrasement du travail par le capital permise par le nouveau capitalisme actionnarial et le libre échange mondialisé, ce qui a comprimé la demande solvable.
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