La centrale de l'encadrement n'a pas encore pris formellement sa décision. Mais, lundi dernier, son bureau national a décidé, à une «large majorité» selon plusieurs sources, de plaider dans ce sens. Motif principal invoqué : la réforme n'est pas une réponse adaptée à la crise, et la baisse des cotisations va mettre le régime en péril.
C'est le comité directeur de la CGC, où votent les dirigeants fédéraux en plus des 10 membres du bureau, qui doit officiellement trancher mardi 20 janvier. Mais une majorité de fédérations serait prête à suivre le bureau national. C'est en particulier le cas de la plus importante d'entre elles, la métallurgie, qui a pris sa décision mercredi.
La CFDT isolée
Le fait que ce soit celle du président de la CGC, Bernard Van Crayenest, ne signifie pas forcément que ce dernier voie cela d'un bon œil. Mais si le leader syndical aurait préféré un paraphe, il s'est gardé d'exprimer de quelconques états d'âme une fois que le bureau national a tranché. Il est vrai qu'il marche actuellement sur des œufs : les critiques montent en interne sur sa gestion trop personnelle de la fusion qui se prépare avec l'Unsa. En outre, la bonne performance de la CFE-CGC chez les cadres aux élections prud'homales accroît les réticences à se marier avec une organisation généraliste, mais peu implantée dans le privé. D'autant que, dans l'immédiat, la confédération de l'encadrement n'est pas menacée, grâce à sa dimension catégorielle, par la réforme de la représentativité. Et puis, le fait d'isoler la CFDT — qui pendant onze ans a toisé la centrale de l'encadrement du haut de sa victoire prud'homale chez les cadres — en ravit plus d'un en interne.
Contrairement à la CFTC, une non-signature ne serait pas une première : en 2000 déjà, la CGC n'avait pas paraphé la première version du plan d'aide au retour à l'emploi. Une chose est sûre : si la CGC rejette l'accord Unedic, l'Etat va se retrouver dans une position délicate, a fortiori si au moins deux non-signataires s'opposent formellement au texte. «C'est de la responsabilité des partenaires sociaux, il y a un accord qui est sur la table, moi j'espère qu'il sera signé. S'il n'est pas signé, ce sera au gouvernement de prendre ses responsabilités pour un certain nombre de dispositifs» a affirmé, hier, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez. Difficile d'agréer une convention qui n'aurait qu'une seule signature.
Reste le scénario d'une réouverture des négociations, comme en 2000. Mardi dernier, la présidente du Medef, Laurence Parisot, l'a totalement exclu. Enfin, troisième possibilité : la reprise en main temporaire du régime par l'Etat.
Les partenaires sociaux ont d'ores et déjà prolongé jusqu'au 15 février l'actuelle convention d'assurance-chômage.
(Source : Les Echos)
Les trois options pour l'Etat => lire en commentaire…
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