Tout le monde est d'accord pour dire que la formation est une des clefs majeures du retour à l'emploi. Patronat et syndicats viennent même de négocier un accord renforçant les moyens en la matière qui pourrait réaliser le grand chelem des signatures, et le gouvernement se dit prêt à accompagner le mouvement.
Tout le monde est d'accord, donc, et, pourtant, les chômeurs qui ont besoin d'une formation d'une durée supérieure à leur durée d'indemnisation ont eu une mauvaise surprise en ce début d'année. Dans la loi de Finances pour 2009, le gouvernement a en effet supprimé la quasi-totalité du financement de l'AFF, à savoir 169 millions d'euros sur plus de 200 millions. Cette allocation, qui relaie celle de l'assurance-chômage quand les droits à indemnisation sont épuisés en cours de formation, bénéficie à environ 22.000 personnes chaque mois. Lors de la discussion budgétaire, les pouvoirs publics ont renvoyé la balle aux partenaires sociaux dans le cadre de la négociation sur l'assurance-chômage. Mais ceux-ci ont fait la sourde oreille et n'ont rien prévu dans l'accord Unedic.
Il n'y aura cependant pas de nouvelle affaire des «recalculés», ces 600.000 personnes qui avaient vu brutalement leurs droits à indemnisation réduits en janvier 2004 à la suite d'une réforme de l'Unedic. Les chômeurs dont la formation a débuté l'an dernier et dont l'allocation chômage s'est ou va s'arrêter continueront à bénéficier de l'AFF, assure le secrétariat d'Etat à l'Emploi. Jusqu'à nouvel ordre, les agents de Pôle emploi ne prescriront donc plus de formations excédant la durée d'indemnisation de l'assurance-chômage.
Le secrétariat d'Etat à l'Emploi se veut rassurant. «C'est une question de semaines pour caler les choses, il faut déjà savoir qui finance quoi pour faire quoi», explique-t-on dans l'entourage de Laurent Wauquiez, évoquant l'accord sur la formation professionnelle et la nécessité pour Pôle emploi de «prescrire plus tôt» des formations.
Une chose est sûre : une imputation de cette dépense sur les 500 millions d'euros de coup de pouce à la politique de l'emploi inscrits dans le plan de relance réduirait d'autant la réalité de l'effort consenti par l'Etat. Un financement par le futur fonds de sécurisation des parcours professionnels négocié dans le cadre de l'accord sur la formation professionnelle reviendrait simplement à changer de financeur, sans apporter davantage de services aux chômeurs.
(Source : Les Echos)
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