D'après cette dernière information sur LCI, l'Etat mobiliserait le RSA pour satisfaire la demande de hausse de salaire des travailleurs guadeloupéens : «Selon Elie Domota, figure de proue du LKP, l'Etat avait demandé un délai afin de peaufiner les nouvelles mesures qu'il comptait soumettre aux partenaires sociaux. Juste avant le début de la réunion, Matignon a ainsi proposé un Revenu supplémentaire temporaire d'activité (RSTA) avec 80 € mis par l'Etat jusqu’"à l’horizon 2011" avant un retour au revenu de solidarité active (RSA). A cela viendrait s'ajouter un "bonus" des entreprises de 50 à 90 € exonérées de toutes charges salariales et patronales et, enfin, une participation autour de 50 € des conseils général et régional pour arriver "à peu près" aux 200 € réclamés par le LKP depuis le début du conflit. 45.000 salariés gagnant jusqu'à 1,4 fois le Smic seraient concernés, indépendamment de leur situation familiale.»
L'Etat et les collectivités — en l'occurrence les contribuables — se substitueraient donc aux entreprises pour un montant compris entre 110 et 150 € par salarié (soit, pour environ 45.000 salariés, un soutien mensuel de 4,95 à 6,75 millions d'euros, hors prise en charge des cotisations sociales).
Ainsi, alors que le nom même du mouvement (Lyannaj Kont Profitation) dénonce les profits abusifs, c'est grâce à la solidarité nationale que les employeurs seraient dispensés de répartir décemment la création de richesses dans ce département. Qui plus est, ce brillant tour de passe-passe se ferait en mobilisant le RSA, prévu — en principe — pour soutenir la reprise d'emploi des salariés au chômage !
Les employeurs rechigneraient-ils ? Ils ne devraient pas : pour les actionnaires, voici un menu de carème qui ressemble à du "pain béni" !
Le LKP va-t-il céder à cette monstrueuse imposture ?
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Commentaires
Si j'ai bien compris, certaines entreprises vont gagner sur tous les tableaux: des prix élevés, qui leur garantissent des profits plus que décents et finissent par leur rapporter en plus, plus des allègements de cotisations sociales (supplémentaire s?)…
Le RSA est une bénédiction pour certains patrons ! Répondre | Répondre avec citation |
Petits calculs, simples voir simplistes :
Si on a bien compris, le montage de l'augmentation des bas salaires de 200 € en Guadeloupe devrait donner à peu près ceci :
- 100 € donnés par l'Etat au titre du RS«T»A
- 50 € donnés par le Conseil régional et le Département de la Guadeloupe
- 50 € censés être donnés par les entreprises
Ce qui revient à 75% à la charge de l'Etat au sens large, donc de fonds public, et 25% à la charge des entreprises locales.
Le patronat ne s'en sort pas si mal… et ferait même une très bonne affaire, surtout quand on sait, comme on nous l'explique depuis quelque temps, que l'économie de la Guadeloupe est une économie de surconsommation , ce qui signifie que les 150 € donnés par l'Etat iront finalement dans les poches des entreprises locales, et principalement celles qui tiennent l'économie de l'île, du moins pendant un certain temps.
Autre petit calcul :
200 € pour 20 jours de travail = 10 €/jour
Soit :
- pour l'Etat : 150 €/20 = 7,50 €/jour
- pour les entreprises : 50 €/20 = 2,50 €/jour soit 0,35 € de l'heure (2,34 francs) ou l'équivalent de 2 cafés, un paquet de riz, un demi paquet de clopes etc… par jour.
Pas de quoi casser deux pattes à un canard !!!
Et pourtant le MEDEF ne veut toujours pas signer cet accord partiel.
Les patrons guadeloupéens sont franchement mesquins !
Et le LKP est tombé sans rechigner dans le panneau. Répondre | Répondre avec citation |
MAIS : la Guadeloupe s'organise. L'UPG (Union des Producteurs Guadeloupéens) ainsi que les pêcheurs font parti du LKP. Les poissons ne sont pas en grève : les pécheurs continuent à pêcher et à vendre leur poisson. Les animaux ne sont pas en grève : les éleveurs continuent à s'en occuper et à vendre leur viande. La terre n'est pas en grève : les cultivateurs continuent à travailler leurs exploitations et vendent leur denrées. Notre réfrigérateur n'a jamais été aussi plein !
Les hypermarchés sont fermés, mais les marchés sont ouverts. Il y a mieux : des marchés populaires sont organisés devant les piquets de grève et un peu partout. Les producteurs y vendent leur denrées aux prix auxquels ils ont l'habitude de vendre aux supermarchés. Conséquence : ils ne perdent pas leur récolte ni leur revenus, et le portefeuille du consommateur apprécie, puisque les marges exorbitantes de la grande distribution ne sont plus là.
Nous mangeons à notre faim et - fait intéressant - nous n'avons jamais autant consommé local ! Je n'ai pas de purée mousseline, je n'ai plus de pâtes Panzani… et alors ? J'ai des tubercules, des légumes, de la viande, du poisson, des fruits frais, des fruits secs, des fruits de mer… Et ça coûte moins cher que d'habitude. En fait, je crois que je n'avais jamais mangé aussi équilibré de ma vie. […]
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