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Accueil Social, économie et politique Français(es), souffrez en silence !

Français(es), souffrez en silence !

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La «pensée unique» règne dans les JT. Quand ils ne peuvent l'éluder, voici comment ils manipulent une actualité sociale de plus en plus survolée. Ainsi va la misère médiatique...

Hier soir, sur TF1 : à Uckange, en Moselle, un garçon de cinq ans a poignardé sa sœur aînée qui refusait de lui prêter sa console de jeux vidéo. De l'autre côté, sur France 2 : un sujet sur le stress au travail, «mal du siècle».

Selon la psychologue de service interviewée par TF1, le garçonnet poignardeur aurait fait «une intolérance à la frustration». Elle attribue ce geste à la multiplication des images violentes sur les écrans qui entourent les enfants. Et l'officier de gendarmerie de préciser qu'à 5 ans, on ne risque pas d'aller en prison. On songe, bien évidemment, à l'idée que Nicolas Sarkozy avait émise en 2006 afin de lutter contre la délinquance des mineurs et consistant à détecter, dès «la garderie», les «troubles comportementaux» chez les tout-petits pour ficher, à titre préventif, ceux dont le caractère est considéré comme violent...

A nouveau, sur TF1, le sensationnalisme sécuritaire vient masquer la racine sociale de ce triste fait divers. Que leur maman, une femme de 35 ans qui les élève seule après s'être séparée d'un géniteur brutal et avait travaillé toute la nuit (comme serveuse… au Luxembourg !), dormait dans sa chambre au moment du drame, a été évoqué mais absolument pas creusé. Pas un mot sur l'enfer que vivent les «mères célibataires» qui constituent le nouveau visage de la pauvreté, et leur obligation de «travailler plus pour gagner plus» afin de payer le loyer et nourrir leurs gosses, au détriment de leur disponibilité physique et psychologique. Pas un mot sur l'abomination consistant à faire travailler de nuit une maman toute seule avec ses deux enfants de 5 et 10 ans. Gageons qu'en guise de représailles les services sociaux vont lui tomber sur le paletot... La réalité du marché du travail et son monde, de plus en plus inhumain, s'en tirent une fois de plus à bon compte.

Face à «la crise» et ses nombreux plans sociaux, comment maîtriser son stress, s'interrogeait France 2 en nous montrant l'exemple d'un gentil patron qui, souhaitant «rétablir la confiance» de ses employés suite à une (ou plusieurs ?) vagues de licenciements, a visiblement encore assez de budget pour payer rubis sur ongle un «cabinet de consultants» afin d’«accompagner» individuellement ses collaborateurs les plus déboussolés. On y apprend que le stress, la déprime ou la dépression sont des maladies… incontournables, que ces nouveaux «coachs» nous apprennent «gérer». En clair, la soi-disant prévention consiste à enseigner aux victimes comment maîtriser leur souffrance : en amont, rien n'est demandé aux harceleurs qui, au nom de la compétitivité, de la rentabilité, de la flexibilité, rendent la vie impossible aux salariés et mettent leur santé — si ce n'est leur vie — en danger.

Voilà comment on nous «informe» tous les soirs à 20H : en traitant les problèmes à l'envers et en tronquant la réflexion dans l'esprit des Français. Cela devient franchement insupportable !

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