Ainsi a parlé le secrétaire d'Etat à la Consommation, hier sur Europe 1, s'appuyant sur «les études que nous avons» et qui relatent un recul des prix de 0,2% par mois… depuis l'automne !
Pourtant, l'INC-60 millions de consommateurs ou l'UFC-Que Choisir ne partagent pas cet enthousiasme digne de Christine Lagarde. Si les prix de certains produits alimentaires de grande consommation ont commencé à baisser, ce n'est que depuis décembre. Et en janvier, ils n'ont diminué que de 0,1% alors que les cours mondiaux des matières premières agricoles ont dégringolé en 2008 : - 51% pour les céréales, - 38% pour les oléagineux et - 12% pour les œufs. Les marges nettes réalisées par les distributeurs, les fournisseurs et les opérateurs (abattoirs, entreprises de conditionnement, industrie agroalimentaire…), accusés de se goinfrer sur le dos du consommateur, sont à nouveau montrées du doigt.
Avouant qu’«il y a encore quelques prix qui sont injustifiés» et «un certain nombre d'excès», ce brave Luc Chatel a annoncé qu'il allait réunir tout ce beau monde dans la semaine. Hélas, d'autres avant lui s'y sont cassé le nez, le plus célèbre étant… ce brave Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances, qui avait promis de les obliger à «reculer les prix de 5% en 2 ans» en supprimant les marges arrières : on en rit encore !
Une stabilité toute relative
Bien que l'INSEE annonce un taux d'inflation alimentaire de + 2,4% en 2008 dans la grande distribution (contre contre 3,6% un an plus tôt), une fois de plus, cette moyenne ne reflète pas le ressenti des Français pour qui «le prix moyen du panier en magasin» demeure résolument très lourd. En effet, quand on entre dans le détail, on découvre que les produits frais ont encore augmenté de 4,7%, le pain et les céréales de 3,8%, les boissons de 2,5%, la viande de 2,3% tandis que certains produits laitiers (yaourts et desserts) auraient, eux, baissé de 1,3%.
Après la flambée des étiquettes depuis fin 2007 — où les «premiers prix» et autres produits «hard discount» ont explosé, pénalisant surtout les plus modestes —, si certains prix ont visiblement marqué le pas, ils n'ont pas pour autant amorcé un reflux. On dirait bien que Luc Chatel, l'homme qui travaille aussi le dimanche, tente de nous redonner espoir à grands coups de méthode Coué.
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