C'est un chantier de plus pour Pôle Emploi. La réforme du revenu de solidarité active ne concourt pas seulement à encombrer les caisses d'allocations familiales, elle va aussi mettre à contribution le service public de l'emploi.
Si, comme le souhaite le gouvernement, les bénéficiaires du RSA sont plus nombreux que ceux du RMI (un sur deux actuellement) à s'inscrire «au chômage», le développement de leur retour à l'emploi va alourdir la tâche du service public, déjà soumis à la double pression de la fusion entre l'ANPE et l'Unedic et de la flambée du chômage.
Accord-cadre
Pôle Emploi va poursuivre et amplifier la coopération enclenchée avec les Conseils généraux dans le cadre d'une convention sur le RMI signée en décembre 2005 avec l'Association des départements de France (ADF). C'est l'objet de l'accord-cadre sur le RSA négocié avec l'ADF, qui doit être soumis demain à son conseil d'administration et servira de base à des déclinaisons départementales. Ce texte évoque notamment le rôle d'appui de Pôle Emploi pour l'élaboration des «pactes territoriaux d'insertion» et la mise à disposition des collectivités locales du «dossier unique du demandeur d'emploi». Il énumère les services «de droit commun» et gratuits que l'organisme devra engager si un département lui confie l'aide à l'insertion de ses bénéficiaires du RSA (les Conseils généraux en ont la charge) plutôt qu'à un prestataire privé.
Contacts intensifiés
Il précise enfin et surtout l'offre «complémentaire» que Pôle Emploi pourra proposer, si le département le souhaite. Le Conseil général devra alors payer, les paramètres de calcul de la rémunération figurant en annexe. L'aide au reclassement qui sera proposée dans ce texte reprend les mêmes principes de celle ciblée sur les licenciés économiques dans le cadre de la nouvelle convention d'aide au reclassement personnalisé entrée en vigueur le 1er avril, avec en particulier un référent de Pôle Emploi pour 50 chômeurs bénéficiaires du RSA. Elle prévoit «d'intensifier les contacts sur la base de deux rendez-vous individuels ou collectifs hebdomadaires a minima».
L'accord-cadre précise encore que, pour le RSA, Pôle Emploi «mobilisera les compétences de ses agents les plus expérimentés, en les dédiant exclusivement à ces actions» et s'engage à «finaliser cette intervention dédiée autour d'objectifs précis en matière d'accès à l'emploi». Des engagements qui s'annoncent pour le moins difficiles à tenir au vu de la conjoncture.
(Source : Les Echos)
NDLR : Deux rendez-vous, individuels ou collectifs, «a minima» par semaine… la pression va être à son comble ! Un rendez-vous manqué = RSA supprimé. Sans compter qu'on va leur forcer la main à accepter n'importe quel petit boulot, avec sanction à la clé en cas de refus. Pire que pour les chômeurs soumis au suivi mensuel et à l’«offre raisonnable», la machine à broyer les ex-RMIstes se met en place tranquillement.
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