La filiale éclairage de Siemens invoque la fin, programmée par l'UE, des lampes à incandescence d'ici 2012, l'interdiction des modèles 100 watts dès le 1er septembre ainsi que la concurrence des pays à bas coût pour, au nom de la compétitivité de son unique site français de Molsheim (Bas-Rhin), demander à une partie des salariés qu'elle emploie de se sacrifier. Des ouvriers déjà mal payés — 1.240 € nets par mois pour une opératrice de production au bout de 30 ans de maison, 1.600 € nets mensuels pour un régleur avec ses heures de nuit et 17 ans d'ancienneté… — alors que l'usine alsacienne a réalisé un chiffre d'affaires de 246 millions d'euros l'année dernière.
Certains irréductibles ayant encore un peu de dignité ont rejeté le deal. «L’entreprise envisage la rupture du contrat de travail pour 108 collaborateurs qui ont refusé l’avenant au contrat de travail», déclare le document soumis au comité d'entreprise en préalable à l'ouverture d'un «projet de maintien de l'emploi». Cet avenant prévoit de baisser progressivement le taux horaire de 12,5% en trois ans. Même les cadres ont été conviés à cet effort collectif en renonçant à la totalité des jours de RTT obtenus lors du passage aux 35 heures, mais ils ont eu le loisir de dire non... Par ailleurs, la direction s'est félicitée que «les employés, dans une très large majorité, aient adhéré à cette initiative».
La lumière jaillira… des Prud'hommes
«La lampe à incandescence, elle a bon dos. Si on avait anticipé à temps, on aurait pu faire une reconversion correcte», affirme, indignée, une déléguée syndicale FO et secrétaire du CE. Selon elle, la direction n'a pas laissé pas le choix aux salariés et ce projet est «discriminatoire», car il ne concerne que les 400 employés de la production (sur 800 au total). Crise ou non, la rémunération des effectifs reste LA variable d'ajustement, et la masse salariale LE coût à réduire.
La direction met en avant sa volonté de développer la logistique et de reconvertir le site dans la production de lampes halogènes à basse consommation. En parallèle, Osram continue de recruter...
Si les 108 collaborateurs ainsi congédiés décident, tous ensemble, d'aller aux Prud'hommes, ils risquent d'avoir gain de cause. En effet, la baisse du salaire «est une modification essentielle du contrat de travail, que le salarié est en droit de refuser, selon Anne-Claude Hogrel, juriste spécialisée dans le droit social. Il peut être licencié, mais ce sera un licenciement au tort exclusif de l'employeur». Osram joue donc avec le feu.
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