Le Smic devait en fait être revalorisé de 1,25%, soit la moitié de la hausse du salaire horaire ouvrier, sans tenir compte de l'inflation négative. Mais, dans sa grande générosité, le ministre du Travail Brice Hortefeux, qui a annoncé sa revalorisation devant les partenaires sociaux réunis lundi matin lors de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), a donné le chiffre de 1,3% "compte tenu des règles d'arrondi", selon lui.
M. Hortefeux a justifié cette simple revalorisation légale annuelle par le rapport de la commission d'experts composée d'économistes, chargée de plancher chaque année sur la hausse du salaire minimum interprofessionnel de croissance. "A l'unanimité, ces économistes conseillent de ne pas procéder à une revalorisation au-delà des critères légaux. En clair, ils ne préconisent pas de procéder à ce qu'on appelle communément un coup de pouce", a dit le ministre lors de son discours remis à la presse à l'issue de la réunion au ministère. "Il vaut mieux une vraie revalorisation qu'un faux coup de pouce qui remettrait en cause l'emploi et contraindrait des petites entreprises à des licenciements", a précisé M. Hortefeux devant les journalistes à l'issue de la réunion.
Les syndicats écœurés
"C'est une déception, surtout dans ce contexte de crise économique", a déploré la porte-parole de FO Marie-Alice Medeuf-Andrieux. "Nous attendons toujours que le président Sarkozy nous donne vraiment la preuve qu'il est le président du pouvoir d'achat", a-t-elle ajouté.
"Nous considérons que la situation est telle qu'il faut maintenir le pouvoir d'achat pour relancer la consommation. Nous demandions donc un coup de pouce qui aurait dû aller jusqu'à 1%", a déclaré Laurence Laigo (CFDT). "Dans une année comme celle que nous connaissons, il n'y a pas de raison de ne pas augmenter les plus démunis", a-t-elle ajouté.
Pour le représentant de la CGC, Alain Lecanu, "dans le contexte actuel, un coup de pouce aurait été important à la condition qu'il y ait une répercussion sur l'ensemble des grilles de salaires".
Une hausse de "1,3%, ça veut dire que les grands oubliés, ce sont les salariés les plus précaires, soit 3,5 millions de personnes", a expliqué de son côté Gabrielle Simon (CFTC). Et en outre, pour elle, "s'il y a de plus en plus de salariés au Smic, c'est qu'il n'y a pas de négociations salariales dans les branches".
"Très concrètement", a renchéri Maryse Dumas (CGT), "onze centimes d'augmentation de l'heure, c'est une journée entière de travail pour se payer une baguette de pain. Cette décision compromet la justice sociale et la possibilité pour notre pays de combattre la récession".
(Source : Le Nouvel Obs)
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Attention, le Smic est en danger. Pour l'UMP, «si on ne veut pas ruiner les nouveaux adhérents de l’UE, il faudra baisser le Smic français»… ou le supprimer ?
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