Depuis 1989 existe en France le fichier des incidents de paiement (FICP). C’est un fichier dit «négatif» : il ne consigne que les noms des ménages ayant failli à rembourser leur crédit. Mais en Allemagne, en Belgique ou au Royaume-Uni existent des fichiers dits «positifs» : d’immenses répertoires recensant tous les emprunteurs, du simple crédit-revolving au prêt immobilier de 30 ans.
Certains rêvent de ce dispositif en France, l’imaginant plus efficace pour protéger les emprunteurs contre eux-mêmes et prévenir le surendettement. Et là, surprise, les clivages habituels (droite-gauche, associations de consommateurs contre banquiers usuriers…) volent en éclat.
Ainsi Nicole Bricq, sénatrice de Seine-et-Marne (PS) et partisane d’un tel fichier, campe sur la même ligne que Fabienne Keller (UMP), qui dit être «pro-fichier, mais pour un fichier public et contrôlé par la CNIL», la Commission nationale de l’informatique et des libertés. A l’entendre, le fichier «positif» calmerait les ardeurs des distributeurs de crédit. Le clivage passe aussi entre les associations. Alors que l’UFC-Que choisir déclare la guerre au fichier positif, l’association Cresus, qui assiste les ménages en banqueroute, le soutient avec conviction — au point de faire conférence de presse commune avec la banque Accord. Même ligne de rupture entre les établissements de crédits : Cetelem est contre, Cofinoga est pour...
Réflexion de Reine-Claude Mader, présidente de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV), forte d’une longue expérience du sujet : «Dans un premier temps, je me disais que ce fichier n’était pas honteux. Maintenant je ne vois pas comment on peut faire marcher cette usine à gaz.»
(Source : Libération)
A lire également :
• «C’est démesuré, on va ficher la quasi-totalité de la population !»
L'avis de Bruno Salmon, président de Cetelem - BNP Paribas Personal Finance, qui dénonce les utilisations qui pourraient en être faites et propose, simplement, d'améliorer le FICP.
• «Il faut un répertoire assorti de sanctions pour le prêteur»
L'avis de Nicole Bricq, sénatrice socialiste et vice-présidente de la commission des finances du Sénat, qui veut responsabiliser les organismes financiers et y voit un outil de prévention.
Articles les plus récents :
- 23/06/2009 10:01 - Bolkestein, le retour
- 22/06/2009 17:27 - Le Smic horaire revalorisé… de 11 centimes
- 21/06/2009 07:47 - Des chômeurs américains découvrent le «funemployment»
- 20/06/2009 03:57 - 7 milliards de perdus pour les retraités
- 18/06/2009 06:45 - Comment British Airways se passe du chômage technique
Articles les plus anciens :
- 13/06/2009 18:12 - 92.000 fonctionnaires en moins contre 5 € de prime «au mérite»
- 12/06/2009 11:27 - Ces fraudeurs qui nous gouvernent
- 12/06/2009 09:47 - Emploi, salaires, Sécu : tous les clignotants passent au rouge
- 10/06/2009 09:39 - La hausse des RMIstes se poursuit
- 10/06/2009 07:48 - Pôle Emploi : ça chauffe pour Christian Charpy