C'est la crise, les entreprises licencient, le taux de chômage progresse aussi vite que la pandémie grippale à Télérama. Heureusement, il y a M6 et son émission de coaching "Coûte que coûte". «Petits plaisirs, grands projets : quels que soient vos revenus, "Coûte que coûte" vous aide à mieux dépenser.»
Pour aider Marc et Ludivine à «mieux dépenser», M6 a embauché «deux as de la calculette» : Gilles, président d'une association d'aide aux surendettés, et Marie-Paule, «journaliste spécialisée». Dès le générique, Marie-Paule bouscule les idées reçues : «J'aime à dire qu'il est très simple de vivre avec 20.000 € par mois. En revanche, il est beaucoup plus difficile de vivre avec 500 € ou 1.000 €. Là, il faut être astucieux.» Bien vu, Marie-Paule ! De mon côté, j'aime à dire qu'il est très simple de vivre riche et en bonne santé dans un loft de 300 mètres carrés. En revanche, il est beaucoup plus difficile de vivre dans la rue avec le RMI, une jambe de bois et un cancer en phase terminale. Là, il faut être astucieux.
Pauvres, soyez astucieux ! Qu'est-ce qui, mieux que l'astuce, est capable de réduire les inégalités sociales ? Alors, groupons-nous et demain, l'astuce sera le genre humain. J'ai déjà un slogan : "Sarkozy, t'es foutu, les chômeurs astucieux sont dans la rue !"… Mais revenons à nos moutons (de pré-salé) : «Aujourd'hui, direction la côte normande» entre Avranches et Granville où Marc et Ludivine, parents de quatre enfants, ont fait construire un pavillon à 132.000 €. Or, depuis que Marc a été «victime d'un licenciement économique», leurs revenus plafonnent à «2.250 € par mois» quand «le remboursement de leurs crédits leur revient à 1.040 € par mois», soit «un taux d'endettement de 47%».
[...] Si l'on excepte cet excès de téléviseurs, Marc et Ludivine se révèlent très économes : l'armoire de leur chambre tombe en ruines, ils dorment par terre pour éviter de s'acheter un lit. Afin de limiter les dépenses en matière d'alimentation, Ludivine s'impose de garder son frigo vide ou presque pour cuisiner à partir de rien ou presque. Mieux : elle se prive de sommeil pour faire tourner son lave-linge en pleine nuit quand l'électricité coûte moins cher, pendant les heures creuses. Bref, «Ludivine est une ménagère consciencieuse. Comment faire plus d'économies ?». Ben, je ne sais pas. Peut-être qu'ils pourraient vendre deux de leurs enfants, ça ferait moins de bouches à nourrir, non ?
C'est au tour de Gilles de livrer son diagnostic. «Vous êtes particulièrement extraordinaires concernant la gestion du poste alimentation : 250 € par mois. Toutes mes félicitations ! Je ne sais pas si on peut faire plus bas.» Allons, Gilles, il ne faut pas partir battu d'avance ! Et si on remplaçait les patates par des racines de pissenlit cueillies dans la campagne environnante (ça ne coûte rien) ? J'ai aussi entendu dire que certains chômeurs africains mangeaient des galettes de terre séchée. Pourquoi ne pas appliquer cette recette en Normandie ? La terre y est très riche.
=> Lire la suite du savoureux article de Télérama
(Re)lire aussi le cinglant billet de Seb Musset => M6, pour un peuple presque parfait
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