L'évolution est de 0% par rapport au deuxième trimestre (+1% sur un an), alors que l'emploi salarié était en hausse depuis début 2010. "Les signaux du côté du marché du travail suggèrent que la dynamique va probablement encore s'infléchir et que le point haut d'amélioration est derrière nous", a commenté Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM.
Sur un an, les effectifs salariés auraient augmenté de 159.500 emplois (à 90% précaires - ndlr Actuchomage), selon les estimations de l'Insee et du ministère du travail, dont la majorité — quelque 158.200 emplois — dans le tertiaire. Pour les experts, il en faudrait davantage pour faire reculer de façon décisive le chômage alors que la population active augmente d'environ 140.000 personnes par an, qui doivent désormais travailler plus longtemps. En juillet, l'âge du départ à la retraite a enregistré un premier recul de quatre mois.
Or, le nombre des demandeurs d'emploi sans activité a atteint en septembre un niveau inégalé en près de douze ans, avec, qui plus est, un accroissement du chômage de longue durée et des seniors. Le taux de chômage, que le gouvernement se faisait fort en début d'année de faire passer sous la barre des 9%, avait diminué au deuxième trimestre de 0,1 point pour s’établir à 9,1% de la population active. Toutefois, sur cette période, la croissance de l'économie a connu un coup d'arrêt, allant jusqu'à se contracter.
"L'emploi réagit toujours avec un ou deux trimestres de retard", souligne Hervé Boulhol, responsable France à l'OCDE. "Le chiffre des créations nettes au troisième trimestre est faible mais pas surprenant, ni catastrophique. En revanche, les perspectives ne sont pas bonnes car le consensus fait état d'un ralentissement fort à venir qui va dégrader encore le marché de l'emploi", ajoute-t-il.
Et la croissance plus forte que prévu au troisième trimestre (+0,4%) ne devrait pas inverser la tendance, au vu notamment de la nécessité pour les entreprises, qui connaissent "un taux bas d'auto-financement", de regagner en profitabilité. "La reprise que l'on a eue jusqu'au premier trimestre était assez riche en emplois et les gains de productivité étaient du coup assez faibles, ne permettant probablement pas aux entreprises de restaurer leur profitabilité", explique-t-il.
"Au troisième trimestre, le Produit intérieur brut a augmenté de 0,4%, sans emplois supplémentaires, soit un gain de productivité pour les entreprises de 0,4%, ce qui n'est pas exceptionnellement élevé", ajoute-t-il. Par ailleurs, "la situation a changé entre le début et la fin du troisième trimestre", souligne Philippe Waechter. Au vu des chiffres de l'emploi et de l'investissement, "on voit bien que les chefs d'entreprises ont réagi très vite à un environnement qui s'est dégradé. (...) On sent bien ce choc d'incertitude qu'on a eu au cours de l'été", affirme-t-il.
Pour le responsable de Natixis, "cela ne présage rien de très robuste pour la fin de l'année. (...) La situation ne va pas être favorable aux ménages, à la consommation et donc à la croissance".
(Source : 20Minutes)
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