Selon le plan de rigueur présenté lundi par le gouvernement, le recul de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans va arriver plus vite pour les salariés nés entre 1952 et 1955, qui devront rester au travail de un à quatre mois de plus que ce que prévoyait la réforme de novembre 2010.
Le président de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, Gérard Rivière, a déploré mardi "la méthode brutale et cavalière" du gouvernement qui ne l'a "ni consulté, ni informé" avant d'annoncer cette accélération de l'application de la réforme des retraites. "Ils n'ont sans doute pas mon numéro de téléphone portable", a ironisé Gérard Rivière (FO) lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Il a regretté "le mépris affiché à l'égard des partenaires sociaux et du conseil d'administration" de la CNAV, qui gère le régime général des retraites.
M. Rivière a observé que la loi repoussant progressivement à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite fêterait son premier anniversaire vendredi. "On n'a même pas mis une année à remettre en question un calendrier de montée en charge", a-t-il regretté. Le directeur de la CNAV, Pierre Mayeur, a précisé de son côté que ses services avaient été sollicités pour chiffrer différents scénarios.
Le nouveau président de la CNAV a par ailleurs jugé "parfaitement injuste d'avoir désindexé les prestations familiales". "Lorsqu'on enlève 1 ou 1,2 point de revalorisation des prestations familiales, on est dans le dur de la consommation parce que les prestations familiales n'alimentent pas le livret A, que je sache, et encore moins l'assurance-vie", a estimé Gérard Rivière.
Il a indiqué que le Conseil d'administration de la CNAV se réunirait le 17 novembre pour étudier le projet de loi rectificatif de financement de la Sécu.
(Source : L'Expansion)
NDLR : En 2011, avant cette nouvelle mesure, la CNAV tablait déjà sur 107.000 départs en retraite en moins qu'en 2010 (-11%) soit, pour elle, une économie de 220 millions d'euros. Autant de gens qui vont pointer plus longtemps au chômage, puisque les seniors sont plus que jamais rejetés par les entreprises.
Ce que la CNAV va économiser, c'est donc l'Unedic qui va le supporter. Par ricochet, son déficit se creusant, il est à attendre de prochains tours de vis pour les privés d'emploi lors de la prochaine renégociation de la convention d'assurance-chômage, fin 2013.
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