Devant la retranscription des propos de Laurence Parisot, c'est au personnage joué par Laurent Lucas – Hugo Paradis (!) – dans le film Violence des échanges en milieu tempéré, que l'on pense : un consultant sans états d'âme, un winner dont le boulot consiste à justifier des licenciements, un type odieux d'inhumanité, agent zélé d'un pouvoir omnipotent. Parisot, trop âgée selon ses propres critères, archétype de la salariée has been, de l'inemployable modèle, récite robotiquement le même jargon managérial, à tel point qu'elle en devient risible. Derrière la caricature vivante et le show surréaliste, on cherche le marionnettiste.
En pilotage automatique, martelant ses clichés habituels de plateaux télévisés en meetings, elle tue la concurrence dans l'œuf tout en la prônant par ailleurs et défend la loi d'un marché qui, lui, n'en connaît aucune. Digne représentante du monde financiarisé, Parisot incarne bien cette duperie, cette brutalité fallacieusement policée par l'usage d'une novlangue creuse, elle qui manœuvrait pour un troisième mandat, quitte à modifier par un putsch les statuts de l'institution qu'elle préside. Une carte de visite tout à fait appropriée que sauront apprécier les aspirateurs de pouvoir qu'elle représente. Une femme qui aura largement œuvré à la dégradation de la vie des femmes.
L'expression «la patronne des patrons» dont raffolent les médias, résume bien l'ambivalence de sa fonction. Dame de fer, Parisot imposera les directives du marché aux petits patrons qui ramassent les miettes de la sous-traitance. Soubrette soumise, elle se dévouera corps et âme aux PDG et autres supers riches qui se prennent pour des dieux. Elle est la figure désincarnée d'un pouvoir qui dévore tout, qui n'en a et n'en aura jamais assez.
Cette femme suscite autant la colère pour sa capacité de nuisance, que la pitié pour sa faiblesse de caractère. Parisot et tous les autres pions (les Lévy, Varin, Ghosn, Mittal, Barroso, Sarkozy, mais aussi les Minc, Giesbert, Barbier, Elkabbach…) rappellent le personnage de l'Empereur dans Star Wars – ou bien encore Zorg, dans Le Cinquième élément, pantin idiot et arrogant qui licencie un million de salariés quand le marché en réclame cinq cent mille ! –, ce vieillard rabougri qui ourdit son plan de domination totale, manipule et retourne l'amour et le courage des gens contre eux pour leur tendre des pièges mortels. Comme cette chose, qui fut autrefois un homme, desséchée, rongée, défigurée physiquement et mentalement par l'ambition, la vanité et la peur, coquille évidée de tout sentiment, ils croient, comble de la soumission, détenir le pouvoir alors que c'est eux qui sont tout entier possédés.
Une absence de maîtrise de soi qui fait de ces serviteurs dociles, éternels «Numéro 2», les jouets d'une force obscure semblant les condamner à connaître une existence d'indignité. Finalement, ce n'est pas le cynisme qui caractérise leurs actes, mais leur impuissance et leur soumission au mal absolu et au néant.
MacG
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