Quand Gauche et Droite posaient un voile pudique sur le sujet des travailleurs détachés, Actuchomage militait depuis 2005 contre cette mise en concurrence institutionnalisée des travailleurs entre eux. Mélenchon est aujourd'hui plus catégorique.
Difficile d'aborder le sujet sans être taxé de xénophobie, de «faire le jeu du FN»… des griefs infondés que nous attribuent quelques excités dès lors que nous l'évoquons sereinement et sans excès.
Oui, sur Actuchomage nous pensons que notre engagement doit s'inscrire en priorité en faveur du retour à l'emploi des personnes présentes depuis des années sur notre territoire, qu'elles soient de nationalité française ou immigrées.
Cela ne fait pas pour autant de nous des collabos au service des thèses frontistes ou populistes. Nous estimons depuis toujours que cette posture, nous pouvons parler de conviction, relève du bon sens. Car nous savons que l'exaspération (légitime) de millions de laissés-pour-compte fait le jeu des extrémistes : le plus sûr moyen de radicaliser une part grandissante de l'opinion étant de masquer les problèmes, de refuser de les aborder, tenter de les enterrer et pire, culpabiliser ceux qui en débattent.
Depuis des années, nous déplorons le silence gêné d'une partie de la Gauche, notamment concernant l'épineux dossier des «détachés», ces fameux travailleurs issus de la Communauté européenne qui par centaines de milliers bossent en France aux conditions salariales françaises (pas toujours respectées d'ailleurs) auxquelles s'appliquent les règles sociales de leurs pays d'origine.
Faire appel à des Polonais, Roumains, Bulgares, Chypriotes… coûte aux employeurs 20, 30 ou 40% de moins qu'un Français. Ce dumping s'explique par le différentiel entre nos taux de cotisations et leurs équivalents dans les pays cités.
Les institutions sont incapables de fournir les chiffres précis du phénomène : 200.000 minimise le ministère du Travail (aux ordres de l'Europe de la déréglementation), 300.000 à en croire le Sénat lui-même, 500.000 ou 600.00 selon diverses sources syndicales. Une tendance semble cependant établie, elle émane des statistiques de l’Union qui attestent que le nombre de «détachés» a augmenté de 46% entre 2010 et 2014. Une progression fulgurante ! Après l’Allemagne, la France est le pays qui a le plus recours au détachement de travailleurs.
Les «détachés» étaient jusqu'à maintenant un sujet abandonné au Front National et aux souverainistes comme Nicolas Dupont-Aignan qui n'en espéraient pas tant pour se démarquer des autres formations politiques. Dernièrement pourtant, le 5 juillet, Jean-Luc Mélenchon l'a abordé au Parlement européen en des termes pour le moins tranchants. Jugez-en : «Je crois que l'Europe qui a été construite est celle de la violence sociale, comme nous le voyons dans chaque pays chaque fois qu'arrive un travailleur détaché qui VOLE SON PAIN à celui qui se trouve sur place (…). Tout cela est une folie ! Et cette Europe-là, les peuples ne cessent de vous le dire, où bien vous la changer en faveur des êtres humains, où bien nous la quitterons tous !».
Le travailleur détaché qui «vole le pain» d'un autre, voilà une formule choc que nous n'aurions jamais osé écrire, et qui clouera le bec une bonne fois pour toutes à ceux qui nous soupçonnent de rouler pour le FN. Si tel est le cas, Jean-Luc Mélenchon tient le volant ! ;-)
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Commentaires
Une erreur s'est glissée dans votre article quand vous dîtes : "Les «détachés» étaient jusqu'à maintenant un sujet abandonné au Front National", ce qui est entièrement faux puisque JL Mélenchon parle de ce sujet depuis 2011. Cf son dossier : "En lutte contre la directive sur les travailleurs détachés et le dumping social" => http://melenchon.fr/2016/03/22/lutte-contre-directive-travailleurs-detaches-dumping-social/ Répondre | Répondre avec citation |
Globalement, la Gauche de la Gauche (à l'exception de Mélenchon donc) a souvent été d'une discrétion de violette sur ce thème pour des raisons que l'on peut comprendre.
Quelle est la différence entre un "travailleur détaché qui vole le pain de celui qui se trouve sur place" et un "travailleur immigré clandestin" par exemple ? Évoquer l'un et oublier l'autre est une posture pour le moins inconfortable. D'autant que le premier est - généralement - déclaré, plus rarement le second. Tous deux participent (malgré eux) à la déréglementatio n généralisée, à la mise en concurrence des travailleurs entre eux aux dépens des "autochtones".
Une précision : Ici, nous ne tenons pour "responsables" ni les premiers ni les seconds mais bien ceux qui tirent les ficelles et encouragent le dumping social par leur inaction (complaisance) idéologique ou au contraire leurs convictions ultralibérales. Dans un cas comme l'autre, le résultat est le même. Répondre | Répondre avec citation |
Il n'est écrit nulle part que nous "souscrivons" à cette expression. Bien au contraire puisque nous avons précisé que "nous n'aurions jamais osé l'écrire".
Pour autant, nous sommes de ceux qui considèrent, sans tabou, que plus on fournit du travail aux détachés et aux immigrés récemment arrivés sur le territoire (en situation régulière ou non) moins les "en place" ont de chance de retrouver un emploi dans le contexte de pénurie et de tensions que nous connaissons aujourd'hui. Nous ne renions pas cette position qui nous a attiré bien des commentaires enflammés.
Pour aller plus loin dans le raisonnement, nous estimons que la Gauche de la Gauche qui refuse ce débat se coupe de la classe ouvrière et de la masse des chômeurs & précaires du pays. Plusieurs millions d'électeurs qui tombent dans l'escarcelle du FN et des Souverainistes qui n'en espéraient pas tant, comme on peut le mesurer à chaque scrutin.
Ce sont des tendances lourdes que nous observons ici depuis 2004. Nous sommes passés d'un lectorat profondément attaché aux valeurs et idéaux de gauche, à un lectorat extrêmement critique vis-à-vis de positions trop souvent dogmatiques qui ne prennent pas en compte ses difficultés.
Pour ma part, je n'y vois pas une radicalisation mais l'expression d'un ras-le-bol compréhensible. Pour des gens privés d'emploi depuis des années, qui galèrent au RSA, qui n'ont aucune perspective de reprise d'activité, tous ces sujets (travailleurs détachés, immigrés clandestins, réfugiés…) finissent par exaspérer.
Il s'agit donc bien d'une exaspération. Homme politique averti, Jean-Luc Mélenchon l'a exprimé sans ménagement parce que sans doute, comme nous ici sur Actuchomage, il constate à quel point elle enfle dans les classes populaires sensées constituer une part de son électorat.
Aujourd'hui, en France, deux clans s'affrontent. Celui de toujours plus d'ouverture, de libre concurrence (des biens, services et personnes)… et celui de l'exaspération de celles et ceux qui font les frais de cette "ouverture" (je ne crois pas au repli identitaire et xénophobe). Répondre | Répondre avec citation |
"Le Premier ministre m'a demandé d'aller la semaine prochaine à Bratislava pour rencontrer chacun de mes homologues pour expliquer la position française" sur le sujet, "
Elle vient de s'acheter un manuel de plomberie pour être incollable sur le sujet la prochaine fois qu'elle ira chez Bourdin. Répondre | Répondre avec citation |
Aujourd'hui, quand on assemble des navires de croisières à Saint-Nazaire ou qu'on réalise des soudures industrielles de précision, les travailleurs détachés sont quasiment incontournables .
Le phénomène est le même dans une multitude de métiers de la construction et de la rénovation, deux gros secteurs pourvoyeurs d'emplois "non délocalisables" comme on dit : Maçons, plombiers, électriciens, couvreurs… mais aussi chefs de chantier et même ingénieurs. Comme il est plus rentable pour un employeur de faire travailler un détaché, le risque, à terme, est de ne plus former un seul maçon, plombier, électricien… en France. C'est déjà une réalité.
Ce sont pourtant des métiers importants qui, en outre, permettent à ceux qui n'ont pas de bagage scolaire ou universitaire d'exercer une activité rémunératrice malgré tout.
Surtout, les travailleurs détachés sont du pain béni pour les entrepreneurs car les prix des travaux n'ont pas baissé alors que le coût de main-d'œuvre a chuté lui de 20 à 40% depuis 10 ans.
En résumé, les travailleurs détachés participent à une déréglementatio n généralisée :
• Stagnation ou baisse des rémunérations dans de nombreux secteurs : BTP, transport routier, artisanat…
• Disparition des formations métiers.
• Accroissement des marges des entrepreneurs.
• Mise en concurrence systématique sur fond de dumping social.
Beau résultat ! C'est ce qu'on appelle le progrès.
Rappel : Ce sont bien l'UMP et le PS qui ont manœuvré en ce sens malgré l'opposition des électrices et électeurs. Le fameux plombier polonais de la directive Bolkenstein de 2005 est aujourd'hui réalité. Répondre | Répondre avec citation |
Je suis très choquée par les propos de Mélenchon qui n'ignore pas qu'en s'attaquant aux travailleurs étrangers il ménage les patrons. Répondre | Répondre avec citation |
Dans cette histoire, les patrons ne font que profiter d'une aubaine européenne (très avantageuse pour eux). C'est donc bien l'Europe qui est responsable de cette situation.
Enfin, à en croire certains témoignages recueillis ici et ailleurs, les détachés ne font pas que contribuer par leurs exigences salariales au rabais au dumping social, ils participent à la généralisation du travail au black.
Une fois en France, un détaché n'a rien d'autre à faire que travailler encore et toujours pour revenir au pays avec un maximum de sous. Privé de sa famille, de ses amis, de ses centres d'intérêt, il ne fait que bosser (ce qui est courageux).
Il n'est donc pas rare de voir des détachés bosser en semaine pour un employeur (dans le BTP par exemple) et le week-end pour des particuliers. J'ai pu le constater l'année dernière, dans ma rue, après en avoir discuté avec deux gaillards Polonais. En deux mois, week-end après week-end, ils ont retapé un appartement… en plus de leur job en semaine.
Ces mecs étaient courtois, aimables, bosseurs, sérieux et leur travail a donné toute satisfaction au propriétaire. Sauf qu'ils ont abandonné toutes leurs merdes dans la rue (sans en informer les services municipaux de ramassage), que tout ça se faisait en dehors des clous… et au détriment des artisans du quartier. Donc, forcément, ça peut en énerver plus d'un. Répondre | Répondre avec citation |
cordialement Répondre | Répondre avec citation |
Comme l'a signalé Souria (premier commentaire), le Parti de Gauche travaille depuis un long moment sur la question des détachés. Je mets sur le compte de l'exaspération (légitime) le dérapage de Jean-Luc Mélenchon qui constate que rien de bouge. Le phénomène risque de s'amplifier avec le Brexit. Les dizaines de milliers de détachés qui bossent au Royaume-Uni pourraient ainsi revenir sur le continent.
Bonne journée Répondre | Répondre avec citation |
Mélenchon est pour une EUROPE des peuples, Une Europe Sociale, une Europe de la Paix!
Et dans cet extrait, Mélenchon est très clair!!! Répondre | Répondre avec citation |
Cette mauvaise foi et ces mensonges répétés ad nauseam !…
Vous n'avez même pas écouté son intervention au Parlement Européen…
Cela vous reviendra en boomerang… !
Et tant pis pour vous ! Répondre | Répondre avec citation |
Les mots ont un sens. Mais peut-être que Mélenchon est atteint de gâtisme. Répondre | Répondre avec citation |
« Désormais, un salarié français rémunéré au Smic revient pour son employeur à 1 609 € par mois » en tenant compte du bénéfice du CICE (estimé à 87 €), poursuit Valérie Rabault.
Or, « s’il était Polonais et payé en France au Smic avec des cotisations sociales payées en Pologne, le coût serait pour son employeur de 1 756 €. En Roumanie il serait de 1 619 €, en Espagne de 1 788 € et au Portugal de 1 697 € », selon ses calculs, basés sur une note du ministère des Finances. Cela fait entre 10 € et 147 € plus cher qu’un Français.
www.ouest-france.fr/economie/le-smicard-francais-moins-cher-que-le-polonais-detache-4347689
Si en France on continue d'importer des travailleurs, c'est qu'il y a fraude qq part. Comme on ne met pas les moyens pour faire les contrôles (inspection du travail), on peut continuer sans s'en inquiéter. Répondre | Répondre avec citation |
J'y réponds :
• Des actions en justice (avec condamnation des donneurs d'ordre français) démontrent que des sous-traitants polonais, roumains… ne déclarent pas toujours leurs salariés aux caisses de sécurité sociale des pays d'origine. Selon la jurisprudence, il revient donc aux donneurs d'ordre de s'assurer que leurs sous-traitants étrangers remplissent bien leurs obligations légales. Ce qui n'est pas simple à mettre en œuvre.
• Un smicard est payé pour un nombre d'heures de travail hebdomadaire : 35 ou 40 par exemple. De nombreux témoignages de détachés attestent qu'ils peuvent travailler 50 ou 60 heures par semaine. Beaucoup seraient rémunérés à la "tâche" pas à l'heure effectuée.
• Il est de notoriété publique que nombre de travailleurs détachés bossent au black, notamment sur les chantiers engagés par des particuliers (la rénovation d'habitations en est sans doute la principale source). Je l'ai moi-même constaté à plusieurs reprises dans mon quartier avec des détachés qui bossent comme des forcenés pendant le week-end, de 7h00 du mat' à 22h00.
Tous ces aspects mis bout à bout font que même un smicard "subventionné" restera moins "accommodant" qu'un détaché malléable. Comme évoqué ailleurs, le smicard a une vie en France, une famille, des amis… Le détaché est là pour bosser et pour rien d'autre. Il est mobile, adaptable, accepte de séjourner dans des logements collectifs (certains dorment dans leurs camionnettes). Si en plus il bosse bien… Forcément, ça fausse la "concurrence". Répondre | Répondre avec citation |
Ce n'est pas une affirmation de JLM (ce serait stupide) mais une transcription du ressenti de ce travailleur, fréquemment exprimé en tout cas.
Il le cite en quelque sorte.
Il aurait pu rajouter "selon lui" . Répondre | Répondre avec citation |
Il y a quelques années, nous avons publié ici les témoignages d'un carreleur, d'un électricien, d'un routier - si je me souviens bien - qui affirmaient rencontrer de grandes difficultés à trouver des missions. Leurs ex-employeurs privilégiant dorénavant les détachés.
Lire notre article de 2013 avec une multitude de commentaires et témoignages : Dumping social : "Je suis devenu l’intérimaire des plombiers polonais"
www.actuchomage.org/2013121225702/Social-economie-et-politique/dumping-social-je-suis-linterimaire-des-plombiers-polonais.html
Plus récemment, nous avons publié une revue de presse émanant de France2 : 200 travailleurs détachés sur le chantier de la COP21.
www.actuchomage.org/2015110527022/La-revue-de-presse/200-travailleurs-detaches-sur-le-chantier-de-la-cop21.html
Petit rappel : La COP 21 s'est déroulée dans le 93, un département lourdement touché par le chômage. Ne pouvions-nous pas y trouver de travailleurs capables de monter des stands et installations diverses ?
Certains évoquent l'insuffisance de formation des travailleurs français qui rendrait alors nécessaire "l'importation" de main-d'œuvre étrangère. Ils ont raison. À quoi bon former des électriciens, des soudeurs, des maçons en France alors que électriciens, soudeurs et maçons compétents nous arrivent d'Europe ?
Si on part de ce principe, on arrête aussi de former des médecins, des ingénieurs, des informaticiens… et le chômage sera à 8 millions en 2020.
Mélenchon aborde un vrai problème. Quand un carreleur installé en France vous dit qu'il peine à bosser, son travail est bien occupé par quelqu'un. Est-ce du "vol", est-ce une concurrence déloyale, un abus patronal, un effet d'aubaine ? On s'en fout finalement, le résultat est le même.
Les donneurs de leçons sont rarement les personnes confrontées aux vrais problèmes. Si Mélenchon parle de ça en des termes crus c'est qu'il a écouté, comme nous ici, la désespérance de travailleurs qui s'estiment volés de leur travail. Répondre | Répondre avec citation |
À 95% de notre activité, nous ne faisons que relayer les propos tenus par d'autres. Ici par Jean-Luc Mélenchon. Ailleurs - dans les articles cités en références - par nos lectrices et lecteurs de tous bords et de toutes sensibilités.
Hors de vos convictions (dont on a bien peu d'éléments d'appréciation), point de salut à vos yeux. Poursuivez dans cette voie, elle vous enrichira ! Répondre | Répondre avec citation |
Vous soulignez bien heureusement que "vous n'oseriez pas écrire" de telles choses, il y a probablement une raison.
Vous vous égarez et vous perdez de vue plusieurs petites choses : les travailleurs locaux aussi se font la guerre. Où l'on se retrouve à 100 pour un poste, et j'en passe. La question que vous éludez et qui fait toute la différence entre l’extrême-droite et la gauche, c'est celle du cadre, qu'on appelle "marché du travail".
1. Le considérer comme un marché, c'est considérer que nous sommes tous en concurrence les uns avec les autres, et la première critique, avant de dire que l'étranger me vole mon pain, c'est de dire que l'organisation de l'Emploi est faite pour que les gens se fassent la guerre.
2. Le considérer comme un marché, c'est considérer que les gens doivent se vendre le moins cher possible pour avoir le plus de chances de survivre. Il y a donc des gagnants dans cette histoire. Répondre | Répondre avec citation |
Qui a dit "voler le pain", est-ce Actuchomage ou Jean-Luc Mélenchon ? Qui s'égare alors ?
Multi-citer Rhizome:
"Un travailleur détaché qui vole son pain à celui qui se trouve sur place". Je crois avoir déjà entendu ça si vous voyez ce que je veux dire. Dans le cas qui nous intéresse ici, de quelle différence parlez-vous ?
Quant à la notion "marché du travail", disons qu'elle est d'usage courant pour désigner l'offre et la demande d'emplois. À droite - certainement - mais également à gauche, le plus souvent. Répondre | Répondre avec citation |
3. Les gagnants, ce sont les "possédants", les "patrons", "l'oligarchie", pas les étrangers qui nous "volent" notre pain.
4. Ce qui fait la différence entre la fachosphère et la gauchosphère, c'est cette distinction là : locaux/étrangers ou travailleurs/exploiteurs.
5. Vous vous égarez (oui, je me répète, mais là, vous chiez dans la colle) car vous ratez donc l'objet rhétorique de telles expressions qui est justement d'accuser le travailleur de "voler" au lieu d'accuser les structures sociales, juridiques et politiques (et certaines catégories de population qui en profitent) qui produisent l'exploitation et la guerre de tous contre tous.
6. Ce faisant, Mélenchon se parjure et trahit la confiance de son camp. Or le chômage est justement une question politique.
7. Plutôt que de déplorer le fait que les étrangers prennent le travail des locaux, on pourrait baisser le temps de travail, mener des politiques sociales européennes…
8. Vous vous égarez et j'en hurle de douleur. Répondre | Répondre avec citation |
Vous nous classez dans quelle catégorie, pour rire un peu ?
Multi-citer Rhizome:
Quelle souffrance, c'est horrible ! Que pouvons-nous faire pour vous ? Appeler le SAMU, les pompiers ? Répondre | Répondre avec citation |
[…] « En effet, si le mouvement des capitaux et des biens peut à première vue ne pas paraître toucher aux concepts de Nation et de Patrie, il n'en est pas de même pour les migrations de populations. Il n'est pas indifférent pour l'avenir de la France ni que, pendant une période, les Italiens affluent en France, ni que, simultanément ou pendant une autre période, les Français du Languedoc, de l'Auvergne ou de la Bretagne soient conduits à chercher de meilleures conditions de travail dans une Allemagne qui, en cours de développement rapide, offrirait des emplois à des travailleurs menacés par le chômage.
Or, ces perspectives ne constituent pas une vue de l'esprit. Si les Italiens se montrent si attachés à la notion du marché commun, s'ils sont impatients d'aboutir à une conclusion concrète, c'est bien — et ils ne s'en cachent pas — pour permettre l'émigration de leurs chômeurs.
Dans une certaine conjoncture, lorsque nous manquons de main-d'œuvre, c'est tant mieux pour nous si nous pouvons en trouver dans un pays voisin. Mais dans d'autres cas, lorsque nous sommes menacés par le chômage ou lorsqu'il s'en produit dans notre pays, l'afflux de chômeurs venus du dehors et susceptibles, souvent, d'accepter des salaires sensiblement inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans notre pays est évidemment de nature à provoquer des contrecoups et des difficultés que nous avons intérêt à éviter. […]
[…] Le traité doit donc nous donner des garanties contre les risques qui se sont ainsi matérialisés en Allemagne, aux États-Unis, en Italie, ailleurs encore. Parmi ces garanties figurent le droit, que nous devons conserver, de limiter l'immigration en France, surtout lorsque la conjoncture économique le rendra nécessaire, et des sauvegardes contre le risque d'un chômage et d'un abaissement du niveau de vie importés du dehors. Je reviendrai tout à l'heure sur certaines modalités de ces indispensables garanties, mais pour cela il me faut, après avoir examiné les problèmes touchant à la circulation des personnes, en venir à ceux qui concernent la circulation des marchandises. Ici nous sommes au centre même du débat. »
« Nation », « Patrie », « limiter l’immigration en France », houlalala, dangereux facho ce Mendès-France !! Répondre | Répondre avec citation |
Je suis un riche rentier, propriétaire de nombreux biens, marié à une femme issue de la (très) haute, héritier potentiel d'une jolie fortune, sans grands besoins (mais avec de sérieux moyens), vivant d'amour et d'eau fraîche… qui consacre une part de sa vie à animer une association qui soutient des personnes dans la galère, leur fournit un espace de reconnaissance et d'expression de leurs difficultés. Voilà. Ça te va ?
Que puis-je faire pour toi Camarade Adjudant ? En quoi puis-je t'aider à alléger de ton fardeau… bien lourd, comme tu l'es ?
Une fois encore, comme tous les ans à pareille époque (l'été te semble bien insupportable à vivre), je supprimerai dorénavant tes commentaires qui ne présentent aucun intérêt et se focalisent sur mon aimable personne qui n'en présente guère plus.
Bye bye ! Répondre | Répondre avec citation |
Florilège d'amabilités :
"Dans Le Monde, le théâtral candidat à la présidentielle maintient son propos". "C'est la rhétorique de l'extrême-droite, à n'en pas douter, qu'il utilise". "Avant de formuler son propos nauséabond". "Déjà sur l'Allemagne Jean-Luc Mélenchon a fait preuve d'une germanophobie insupportable". "L'ancien disciple de Mitterrand, celui qui voit dans la mort de Rocard le départ « d'un guide », a décidément un vrai problème avec la gauche comme valeurs."
Plus de mots d'amour ? C'est ici : npa2009.org/actualite/politique/melenchon-le-derapage-de-trop
Et pour rééquilibrer un peu : Le NPA nous sert en conclusion d'article sa soupe démago, celle qui contribue - plus que les formules maladroites de J-L Mélenchon - à l'enracinement bien profond du FN, à savoir : "Dénoncer le racisme, demander l'ouverture des frontières sans condition pour stopper le drame méditerranéen. Liberté de circulation, d'installation,ré gularisation de tous les sans-papiers. Il n'y a pas à tergiverser là-dessus".
Il espère faire combien le NPA aux prochaines présidentielles ? 0,1% ? Répondre | Répondre avec citation |
https://fr-fr.facebook.com/JLMelenchon/posts/10154396212148750 Répondre | Répondre avec citation |
Avoir des lois ne sert à rien s'il n'y a pas de contrôles, ni de sanctions. Répondre | Répondre avec citation |
"Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les Etats membres et entre les Etats membres et les pays tiers sont interdites.
Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux paiements entre les Etats membres et entre les Etats membres et les pays tiers sont interdites."
Nos lois ne peuvent s'opposer aux principes fondateurs de l'UE : la libre circulation des capitaux, des biens et des personnes = l'alpha et l'omega du BONHEUR et de la PROSPERITE (sic et resic !!)
Si vraiment l'objectif de la construction de l'UE avait été une Europe avec un secteur industriel fort et une harmonisation sur le mieux disant social, pourquoi diantre avoir autorisé les mouvements de capitaux avec les pays tiers ?? Poser la question c'est y répondre !
Tous les patrons ne sont pas à mettre dans le même sac. Une petite minorité fixe les règles du jeu. Répondre | Répondre avec citation |