Chaque mois, le ministère du Travail nous abreuve du chiffre des demandeurs d'emploi de catégorie A : plus ou moins 3,5 millions. Il est totalement frelaté et ne correspond en rien à la réalité. Le vrai taux de chômage s'établit à 20% de la population active.
Le chômage est comme le pastis : Il faut le diluer pour se prémunir d'une sévère gueule de bois.
C'est ainsi que chaque mois, au comptoir du gouvernement, la ministre du Travail nous verse son breuvage plus ou moins enivrant selon qu'il baisse ou qu'il monte. Hips !
Ce chiffre des 3,5 millions d'inscrits en catégorie A n'est qu'un alcool frelaté qu'on nous vend sous Appellation d'Origine Contrôlée. C'est vrai qu'il l'est… contrôlé ou plutôt orienté, manipulé, coupé aux omissions, aux oublis des centaines de milliers de chômeurs invisibles dans les statistiques officielles.
Il y a bien entendu tous ceux qui, en ce moment, basculent dans la catégorie des demandeurs en formations, sous pression de François Hollande qui en a promis plus de 500.000. Chaque mois donc, plusieurs dizaines de milliers échappent à la comptabilité de la catégorie A qui fixe le taux officiel. Combien seront-ils à y revenir au terme d'un apprentissage qui n'aura débouché sur rien ? Mystère. On en reparle dans 6 à 12 mois. Les lendemains de cuite sont souvent nauséeux !
Ah ça, on peut dire que les conseillers Pôle Emploi en déploient des efforts pour sortir les chômeurs de la catégorie A. Ils leur proposent aujourd'hui les formations qu'on leur refusait hier au prétexte qu'elles ne correspondaient pas aux métiers en tension, autrement dit aux activités présentant de réelles opportunités d'embauche. Ainsi cette chômeuse longue durée a décroché un stage en Art Thérapie que son conseiller avait dédaigneusement balayé du revers de la main un an auparavant. Notre amie n'a pas eu besoin de le relancer pour débloquer son dossier. C'est lui qui est revenu à la charge en plein été, à la hâte, pour qu'elle puisse l'entamer en septembre. Les exemples sont légion, parfois dans des domaines fantaisistes ou ouvrant des perspectives aléatoires de retour à l'emploi.
Une tendance est garantie cependant : À partir de septembre, des centaines de milliers de chômeurs de catégorie A vont disparaître du taux officiel. De quoi réjouir François Hollande et Myriam El Khomri.
Malheureusement pour nos deux inverseurs de courbe (aux forceps), les présidents des Conseils départementaux ont la mauvaise idée de se pencher sur le sort des RSastes qu'ils indemnisent. Celui du Nord a découvert que sur les 115.000 bénéficiaires du département, 45.000 ne sont suivis ni par ses services ni par Pôle Emploi. Ces 45.000 là ont donc été fermement invités à s'y inscrire dare-dare, faute de quoi leur RSA sera amputé de 100 euros. S'ils refusent toujours, ils risquent la radiation.
Voilà comment 45.000 nouveaux chômeurs jusqu'alors invisibles, devraient prochainement grossir les rangs de la catégorie A, anéantissant du même coup les placements en formation. La désillusion ne se limite pas au Nord. Dominique Bussereau, Président de l’Association des départements de France, ajoute son grain de sable qui va gripper la belle mécanique hollandaise d'inversion de la courbe : Un grand nombre de départements préparent une convention avec Pôle Emploi pour inscrire systématiquement toutes les personnes au RSA en mesure de travailler, annonce-t-il sans mansuétude.
Posons une projection. Si 40% des RSastes de France ne sont pas inscrits chez Pôle Emploi et sont contraints de le faire dans les 12 mois à venir, la catégorie A pourrait accueillir 600.000 à 800.000 chômeurs supplémentaires. De quoi affoler les compteurs !
Résumons : 3,5 millions de personnes sont comptabilisées dans le taux officiel. Plusieurs centaines de milliers en sont sorties ou en sortiront prochainement pour rejoindre la catégorie D des chômeurs en formation. Mais autant, voire plus, pourraient faire leur entrée en catégorie A qui, rappelons-le, ne recense pas les demandeurs d'emploi des DOM-TOM (de l'ordre de 400.000 - le taux de chômage est supérieur à 25% en Guadeloupe, Martinique, Réunion, Guyane, Mayotte).
Entre les chômeurs officiels, les officieux (ceux des DOM-TOM), les RSastes invisibles (qui vont le devenir), les non-inscrits (nombreux jeunes et chômeurs âgés découragés), les placés en formations qui ne déboucheront sur rien, et les nouveaux-venus (on continue de licencier massivement), le vrai taux de chômage est plus proche des 20% de la population active que des 11% admis. Sans compter que notre comptabilisation ne porte que sur les catégories A et D ; des centaines de milliers de chômeurs à mi-temps ou à trois-quart de temps croupissent dans les B et C.
Admettons-le enfin : Une inversion mirifique de la courbe consisterait à passer sous la barre des 15%. Sous celle des 18% serait déjà un résultat inespéré !
Le Père Siffleur… de Pastis
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