J'étais sur les Champs-Élysées de 14h00 à 19h00, le 24 novembre 2018, avec les Gilets Jaunes. Je vous raconte et vous montre ce que j'ai vu… en toute objectivité.
Je note la présence d'une forte proportion de femmes, de cheveux blancs, de retraités et même d'handicapés.
Si les fameux casseurs d'ultra droite, comme les qualifie le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, avaient été si nombreux (ce que soutiennent les médias aux ordres du pouvoir), toutes les vitrines auraient été brisées et de nombreux commerces saccagés et pillés. Je n'en ai vu que quelques rares, sauf à partir de 18h00 où de jeunes casseurs (sans gilets jaunes) ont investi les rues adjacentes aux Champs-Élysées.
Certes il y a eu des dégradations. Dès lors qu'on cherche à dresser des barricades (ce qui correspond au mode d'action des Gilets Jaunes pour entraver la circulation), il faut trouver des matériaux : barrières, palissades, vélib', bacs à fleurs, tables, chaises… Les terrasses des restaurants et brasseries en ont incontestablement fait les frais.
Mais sur les Champs-Élysées et partout autour, il y a de nombreux chantiers de rénovation (d'hôtels, de boutiques…). Très peu ont été visités par les Gilets Jaunes alors qu'y était entreposé une grande quantité de matériels : Sacs de ciment, parpaings, échafaudages…
Pour ceux qui comme moi ont connu les grandes manifestations des années 1970/1980 qui réunissaient des milliers de casseurs (des vrais cette fois !) et des autonomes, celle des Gilets Jaunes fut plutôt bon enfant. Tout se prêtait pourtant à des déprédations colossales : Boutiques de luxe, voitures rutilantes garées dans la zone… À ma connaissance aucun véhicule n'a été incendié, à l'exception de scooters (après visionnage d'un reportage de plus d'une heure, une voiture semble avoir été la proie des flammes).
Je craignais d'importantes déprédations tant l'étalage de luxe aux Champs-Élysées et dans les rues adjacentes est une provocation aux yeux de gens qui gagnent moins de 1.500 euros par mois et qui manifestent sous une pluie de grenades assourdissantes et lacrymogènes.
Contrairement à beaucoup d'observateurs, j'étais bien présent dans les défilés pendant près de cinq heures. Équipé d'un vélo, je me suis déplacé un peu partout : rue François 1er, avenue George V, avenue Montaigne, Place de l'Étoile, du côté de l'Opéra aussi…
Pour qui a l'expérience des grandes manifestations, les dégradations furent finalement limitées. En témoigne une vidéo de 5 minutes qui se termine sur… un lâcher de lanternes aux Champs-Élysées. Un moment très… poétique. ;-)
Images et montage : Yves Barraud
Si la vidéo n'apparaît pas ci-dessous, y accéder par ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=Z1zHTLcSnto
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