Lors de cette réunion, qui s'est terminée après quelque cinq heures de discussions et qui a pour la première fois abordé également la question des intermittents du spectacle, le patronat a détaillé ses propositions destinées à apurer les dettes de l'Unedic (près de 14 milliards d'euros fin 2005) en "trois ans". Pour cela, le Medef propose de revenir à la dégressivité des allocations ou "d'ajuster les filières (d'indemnisation), en se préoccupant particulièrement des chômeurs les plus âgés", a déclaré son négociateur, Denis Gautier-Sauvagnac.
Selon les syndicats, le Medef propose de réduire la durée d'indemnisation de la filière A (chômeurs ayant cotisé 6 mois) de 7 mois actuellement à 6 mois et celle de la filière B (chômeurs ayant cotisé 14 mois), de 23 à 15 mois.
Il souhaite également réformer les deux filières d'indemnisation destinées aux chômeurs de plus de 50 ans mais il est resté vague sur ce point, selon les syndicats.
Le patronat veut aussi accélérer le retour à l'emploi des chômeurs "avec de l'accompagnement personnalisé, de la formation, des contrats de professionnalisation, le développement de la validation des acquis de l'expérience", a déclaré M. Gautier-Sauvagnac. Il a préconisé la mise en place d'une allocation différentielle pour compenser "pendant un certain temps" la perte de salaire des chômeurs reprenant un emploi à une rémunération moindre que celle qu'ils avaient antérieurement.
Les syndicats ont jugé ces propositions inacceptables. "Le patronat estime qu'il faut trois ans pour arriver à l'équilibre, alors que les syndicats se basent sur cinq ans", a expliqué Jean-Claude Quentin (FO). "Le patronat doit revoir sa copie pour qu'on puisse discuter le 1er décembre, pour l'instant, c'est tout sauf une négociation sérieuse", a jugé Maurad Rabhi (CGT), déplorant que le Medef n'ait pas abordé la question de la taxation du travail précaire. Pour Michel Coquillion (CFTC), "les propositions du patronat posent un problème majeur : elles ne touchent que les demandeurs d'emploi. Ce ne peut pas être une base de négociation".
Les syndicats sont cependant divisés sur la proposition du Medef de discuter de l'offre valable d'emploi - qui ne peut être refusée par un chômeur sans motif valable - la CFDT et la CFTC notamment ne souhaitant pas en parler, contrairement à la CGT.
"Quand le Medef dit qu'il faut aboutir à la fin de l'année pour ne pas laisser à d'autres", c'est-à-dire à l'Etat, le soin de définir les règles d'indemnisation des chômeurs, "ce n'est pas avec les propositions qu'il fait qu'on va y arriver", a enfin averti Alain Lecanu (CFE-CGC).
Les partenaires sociaux ont abordé la question du régime spécifique des intermittents du spectacle et de son déficit, qui s'élevait à 962 millions d'euros fin 2004.
Les partenaires sociaux se retrouveront les 1er et 7 décembre sur le régime général, puis le 13 décembre sur celui des intermittents du spectacle, "sous réserve qu'on ait suffisamment avancé" le 7, a précisé le Medef.
(Source : Voila.fr)
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