A un an de l'élection présidentielle, nous assistons à la tyrannie des sondages et des médias qui, face à l'inconsistance de nos politiques, choisissent les futurs candidats à la place des partis et contribuent à aggraver la tenue d'un débat déjà à moitié vide.

Après avoir monté Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal en épingle depuis plusieurs semaines (alors qu'ils ne sont même pas encore désignés par leur propres partis !), c'est au tour de Jean-Louis Borloo de bénéficier des "faveurs statistiques". Selon un sondage CSA/Le Parisien/i-télé publié aujourd'hui et réalisé par téléphone auprès d'un échantillon de 952 personnes, "42% des Français" préfèreraient voir nommé comme Premier ministre Jean-Louis Borloo plutôt que Nicolas Sarkozy, qui ne récolte que 40% des opinions favorables !
Pire : 66% des personnes interrogées trouvent Jean-Louis Borloo "sympathique" (contre 49% pour Nicolas Sarkozy) et qu'il a "le sens du dialogue social" (59% contre 43%). Par contre, 57% des Français estiment que Sarkozy est "capable de réformer le pays" (contre 32% pour Borloo) : ils sont 75% à penser qu'il est "courageux" (contre 57%), et 68% qu'il est "compétent" (contre 56%).

Jusqu'où iront-ils ? Les jeux ne sont pas faits (qui se souvient du 29 mai 2005 ?), et la confiscation du débat opérée par ces méthodes "inédites" et "modernes" devient franchement malhonnête. Scandaleuse est la tournure que prend cette élection : mais comment cela va-t-il finir ?