Dans l'insconscient collectif, il est naturel que les femmes restent chez elle tandis que l'emploi reste une affaire d'hommes. Cela explique peut-être qu'elles soient sur-représentées dans toutes les formes d'emploi précaire, de sous-emploi et de chômage : 45% de la population active mais 51,4% des chômeurs sont des femmes, qu'on retrouve dans 83% des emplois à temps partiel (majoritairement subi), 78% des emplois non qualifiés et 59% des CDD.
Selon une étude de la DARES (ministère du Travail) portant sur "les écarts de salaires horaires entre hommes et femmes en 2002", le "salaire horaire total" des femmes incluant toutes les "primes, heures supplémentaires ou complémentaires" est en moyenne inférieur de 19% à celui des hommes.
La DARES attribue la moitié des écarts de rémunérations à "un effet de structure" : les femmes ont en moyenne "une expérience potentielle et une ancienneté dans leur entreprise plus faibles" et sont "sujettes à des interruptions de carrière plus fréquentes et plus longues que les hommes, notamment en raison de la maternité". Autre explication de la DARES sur cet écart salarial : "une plus grande disponibilité des hommes dans leur travail", due au fait que "les femmes consacrent en moyenne plus de temps que les hommes à l'éducation des enfants et à la gestion des tâches domestiques" (et que cette répartition n'a quasiment pas évolué depuis vingt ans)...
La DARES souligne aussi que les femmes sont "moins nombreuses à travailler dans les grands établissements qui versent des salaires plus élevés", précisant que "16% des femmes travaillent dans des établissements de plus de 500 salariés contre 20% des hommes".
Et les emplois de cadres, qui sont les mieux rémunérés, "sont majoritairement occupés par des hommes : 23% d'entre eux sont cadres pour seulement 15% des femmes" qui sont de leur côté "concentrées dans les postes d'employées (37%)".
Pourtant, au-delà de ces "caractéristiques individuelles" et de cette "répartition inégale dans les emplois", la DARES affirme qu'à "caractéristiques identiques" (diplôme, ancienneté, disponibilité, résultats…) l'écart de rémunération en défaveur des femmes "atteint 11%" tout de même. Et malgré un taux de réussite scolaire bien meilleur que celui des hommes, "un diplôme élevé est mieux rémunéré pour un homme que pour une femme" et "l'accès à la catégorie de cadre procure un gain salarial plus important pour les hommes que pour les femmes". Ecœurant, non ?
Articles les plus récents :
- 07/06/2006 17:00 - Pour 78% des Français, la baisse du chômage ne doit rien au gouvernement
- 02/06/2006 17:46 - Ségolène Royal : le menu ou la carte ?
- 01/06/2006 18:20 - L'Allemagne durcit les sanctions contre ses chômeurs
- 31/05/2006 13:59 - 1 million de salariés "pluriactifs"
- 31/05/2006 12:30 - Le chômage à 9,3% en avril
Articles les plus anciens :
- 30/05/2006 15:25 - Handicapés : sombre bilan
- 29/05/2006 18:42 - Chérèque rencontre Parisot
- 26/05/2006 13:24 - 400.000 DRE
- 24/05/2006 21:32 - Des députés issus de l'immigration ? Y'a bon Banania !
- 24/05/2006 16:34 - Le Medef veut réconcilier la jeunesse avec l'entreprise