Depuis le début des années 80, le monde du travail a été marqué par la multiplication des contrats temporaires ou "atypiques" (intérim, CDD, contrats aidés…). Par exemple, le nombre d'intérimaires a quasiment doublé entre le début et la fin des années 80. De même, en mars 1982, il n'y avait que 320.000 salariés en CDD : en mars 2001, ils sont près d'un million. Si bien qu'à mars 2002 on recense plus de 2,5 millions de personnes qui travaillent en contrat temporaire ou aidé.
Or, l'extension des contrats courts vise principalement les jeunes. Passage obligé pour entrer dans la vie active, les contrats temporaires concernent désormais un "débutant" sur trois. "A caractéristiques individuelles et conjoncturelles identiques", les conditions d'entrée dans la vie active sont ainsi "plus difficiles à la fin des années 90 qu'au début des années 80", estime Pauline Givord, auteur de l'étude. Elle confirme que la probabilité de travailler sous CDI a "chuté de manière spectaculaire" pour tous les jeunes actifs, à l'exception des diplômés du supérieur long, et que le risque d'être au chômage en début de vie active s'est également aggravé pour tous les débutants.
Précarité. En règle générale, dans le secteur privé, c'est le CDI qui est la norme, le CDD étant utilisé comme un "moyen de sélection avant une embauche définitive". Mais en revanche, le passage du temporaire au CDI ne se produit que dans 1 cas sur 4 pour les intérimaires, et dans 1 cas sur 6 pour les bénéficiaires de contrats aidés ou les stagiaires de la formation professionnelle. Et contrairement à une idée souvent avancée, les apprentis sont peu nombreux à accéder à l'emploi stable un an plus tard : moins d'un apprenti sur six en 2001 occupait un CDI en 2002.
Mobilité. En terme de changement d'entreprise, la mobilité des jeunes en début de carrière "apparaît très relative", même pour les personnes embauchées sous contrat temporaire. Près de 70% des actifs occupés et près de 50% de ceux embauchés en "contrat atypique" restent dans la même entreprise d'une année sur l'autre.
Diplômes. Plus des deux tiers des débutants diplômés du supérieur sont en CDI en 2002, contre un quart des débutants sans diplôme. Un diplôme élevé est toujours un "atout indéniable pour obtenir un emploi stable" et surtout le conserver, observe l'auteure qui indique que le diplôme est une protection contre le chômage : si 43% des débutants sans diplôme sont sans emploi en 2002, c'est le cas de seulement 10% des diplômés de l'enseignement supérieur.
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