Le contructeur automobile reconnaît avoir perçu ce «dédommagement» suite à la grève qui perturba l'activité de son usine d'Aulnay-sous-Bois du 28 février au 10 avril 2007. «Nous avons fait une demande écrite à l'UIMM pour obtenir une aide financière de solidarité compte tenu de l'impact économique de la grève, et l'UIMM y a répondu favorablement», confirme un porte-parole de PSA, qui ajoute : «Il y a bien eu un versement de 550.000 €, par chèque, en ligne avec l'action de notre syndicat professionnel et en toute transparence». Cette pratique est permise par le Code du travail, selon lequel «les syndicats professionnels peuvent constituer entre leurs membres des caisses spéciales de secours mutuels et de retraites»...
Pour la CGT du groupe, «la coupe est pleine». Elle dénonce des «méthodes antisyndicales d'un autre temps», fustigeant cet employeur «qui s'est longtemps illustré par les entraves au droit de grève, la discrimination syndicale et le soutien à un syndicalisme-maison», et qui «n'a pas renoncé à ses anciennes méthodes» pour «casser» les mouvements sociaux au sein de son entreprise.
Les ennemis des salariés
PSA Peugeot-Citroën est l'entreprise française qui arrive en tête du palmarès des suicides au travail avec un septième décès le 21 mars dernier : celui d'une employée de 41 ans, mère de deux enfants, en procédure de reclassement après dix-neuf années de bons et loyaux services au service communication du siège parisien. Pourtant son DRH Jean-Luc Vergne, qui ose prétendre que «l'image sociale du constructeur automobile a considérablement changé depuis [mon] arrivée» en 2000, est donné favori à la présidence de l'Unedic : sa nomination devrait être annoncée demain soir par le comité des mandats du Medef.
Il faut savoir que l'actuel président de l'UIMM, Frédéric Saint-Geours, fut l'ancien directeur général de Peugeot et qu'il est toujours conseiller de l'actuel PDG de PSA Christian Streiff, l'homme qui initia le plan de redressement Power8 chez l'avionneur Airbus (plus de 10.000 emplois menacés) et a déjà à son actif quelque 5.000 «départs volontaires» chez le constructeur automobile. Ainsi, quand ce n'est pas aux pompes funèbres, ce talentueux «tueurs de coûts salariaux» se charge de confier son personnel aux bons soins de l'assurance-chômage, que son collègue Jean-Luc Vergne récupèrera en tant que représentant du Medef à l'Unedic où, deux ans durant, il prendra soin de négocier au plus bas leurs conditions d'accès et d'indemnisation. La boucle est bouclée !
DERNIÈRE MINUTE => Jean-Luc Vergne a été écarté par le Medef pour la présidence de l'Unedic : lire en commentaire…
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