Les analystes de BVA notent que :
• seulement 22% des sondés pensent que c'est bien l'action gouvernementale qui a généré la baisse continue du chômage depuis un an :
=> 12% croient à l'efficacité des mesures sociales prises par le gouvernement (comme par exemple le "Plan de cohésion sociale" de Jean-Louis Borloo)
=> 10% croient à l'efficacité de ses mesures économiques (comme la création du Contrat nouvelle embauche de Dominique de Villepin)
Parmi les 78% qui ne pensent pas que le gouvernement y soit pour quelque chose :
• 6% d'entre eux estiment que les "bons chiffres du chômage" sont dus à un redémarrage de la croissance économique en France
• 7% l'expliquent par la conjoncture économique qui s'améliore
• 24% l'expliquent par le renforcement des mesures de recensement et de contrôle des chômeurs
• 32% par les départs en retraite des générations du baby-boom...
La politique économique du gouvernement bat un nouveau record d'impopularité, les mauvaises opinions passant de 72% le mois dernier à 74% ce mois-ci.
Ce sondage a été réalisé par téléphone du 2 au 3 juin selon la méthode des quotas auprès d'un échantillon de 1.004 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
Articles les plus récents :
- 11/06/2006 17:47 - Fonctionnaires : 15.000 postes en moins en 2007
- 09/06/2006 13:29 - L'insertion des jeunes dans l'emploi se dégrade
- 08/06/2006 19:33 - RMIstes : une baisse s'amorcerait-elle ?
- 08/06/2006 13:43 - Plan «Seniors» : troubles de l’audition chez les médias ?
- 07/06/2006 17:51 - 2007 : l'insupportable trucage médiatique
Articles les plus anciens :
- 02/06/2006 17:46 - Ségolène Royal : le menu ou la carte ?
- 01/06/2006 18:20 - L'Allemagne durcit les sanctions contre ses chômeurs
- 31/05/2006 13:59 - 1 million de salariés "pluriactifs"
- 31/05/2006 12:30 - Le chômage à 9,3% en avril
- 30/05/2006 17:31 - L'emploi des femmes, une injustice ordinaire
Commentaires
Villepin et ses conseillers peaufinent, depuis plusieurs semaines, une exceptionnelle opération de communication destinée à présenter le Premier ministre comme celui qui aura terrassé le chômage. Une manière de lancer la campagne présidentielle. (…)
L’arme absolue qu’il a découverte pour lutter contre le chômage n’a (…) rien à voir avec les fameuses «réformes». Son atout est tout bêtement, la démographie.
Le Canard Enchaîné a déjà levé ce lièvre à deux reprises : les départs massifs à la retraite permettront d’afficher des chiffres plus réjouissants en matière de chômage. (…) Le compteur de cette population des actifs (laquelle inclut les salariés plus les chômeurs), mesurée par l’Insee, est donc porteur d’immenses espoirs pour Villepin : en 1995, cette population s’était enrichie de 289.095 nouveaux individus. Les années Jospin seront ensuite, jusqu’en 2001, celles d’une activité forcenée, avec 228.360 «naissances» sur le marché du travail. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché les socialistes, aidés, il est vrai, par une conjoncture favorable, de réduire sensiblement le chômage. L’an de grâce 2001 représente le dernier cap de la population active.
En 2002, année de l’arrivée du couple Chirac-Raffarin, sa progression chute de plus de la moitié (106.519 actifs supplémentaires ), et continue à décroître régulièrement en 2003, 2004, 2005. En 2006, la décrue s’accélèrera (arrivée de 30.790 actifs, soit huit fois moins que dix ans plus tôt), et 2007 sera pratiquement une année de sécheresse (6.829). Bref, même s’il se tournait les pouces, Villepin pourrait se présenter à l’élection présidentielle comme l’homme qui aura fait régresser le chômage.
Il reste néanmoins un petit virage à passer : celui de 2005. Certes la croissance de la population active sera faible cette année (83.292) mais, en dépit d’une tonitruante politique de «réformes» libérales, le marché du travail peine à éponger cette maigre augmentation. (…) D’où le recours aux radiations massives. «La rature est devenue le meilleur outil de lutte contre le chômage», s’insurge un statisticien du ministère du Travail. (…)
Répondre | Répondre avec citation |