L'Insee vient de publier ses chiffres de 2009. Il en ressort que le contexte de crise économique s'est répercuté sur l'ensemble des ménages, mais a davantage affecté les plus modestes. Selon l'Institut, 2009 est "vraiment la première année pleine où se ressentent les effets de la crise", qui est loin d'être terminée.
En 2009, le niveau de vie médian en France métropolitaine n'a progressé que de 0,4% par rapport à 2008 (alors qu'il avait crû de 1,7% en 2008 et de 2,1% en 2007), passant à 19.080 €/an soit 1.590 €/mois en euros constants, c'est-à-dire hors inflation : on peut donc imaginer que la progression réelle est même négative.
Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60% du niveau de vie médian, s'est donc établi à 954 € par mois pour une personne seule. Et 8,2 millions d'individus — soit 337.000 de plus qu'en 2008 — vivaient en dessous de ce seuil, dont la moitié avec moins de 773 €.
Le taux de pauvreté a ainsi atteint 13,5% de la population française, soit un ménage sur sept : un demi-point de plus qu'en 2008 — à l'époque, certains économistes l'avaient jugé sous-évalué. A titre de comparaison, le taux de pauvreté en UE s'élevait à 16,3% en 2009.
Des pauvres encore plus pauvres
Il faut remonter à 2000 pour retrouver une aussi forte proportion de pauvres dans notre pays, avoue l'Insee.
L’"intensité" de la pauvreté, qui mesure l'écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté, a atteint son plus haut niveau en cinq ans à 19%, précise l'Institut.
Les jeunes (salariés ou étudiants) et les chômeurs sont les plus touchés => voir infographie ci-dessous. Les vieux sont relativement épargnés : le niveau de vie médian des retraités a même augmenté de 1,3% en 2009 à 19.030 €/an (1.585 €/mois), et leur taux de pauvreté est resté stable à 9,9%.
Des chômeurs plus âgés et plus qualifiés
Le taux de pauvreté au sein des chômeurs indemnisés a diminué de 1,1% par rapport à 2008 : en effet — et c'est dramatique —, ont perdu leur emploi des salariés plus qualifiés, plus âgés et mieux rémunérés, donc pouvant prétendre à des allocations plus élevées. Résultat : la part des prestations sociales a pris 3 points à 39,3% en 2009, une variation qui s'explique par la hausse de celle des allocations chômage à 7,5% contre 6,2% en 2008.
La population chômeuse représente tout de même près de 35% des 8,2 millions de personnes considérées comme pauvres. En cause, notamment, le nombre de ceux ayant épuisé leurs droits et bénéficiant de minima sociaux (RSA et ASS, de 400 à 460 €/mois pour une personne seule) qui a augmenté. Aujourd'hui, les chômeurs de longue durée représentent 40% des inscrits à Pôle Emploi, et leurs effectifs ne cessent de croître.
Des inégalités qui se creusent
En 2009, le niveau de vie des 10% les plus modestes était inférieur à 10.410 €/an et reculait de 1,1% tandis que celui des 10% les plus aisés était 3,5 fois supérieur (35.840 € et plus) et augmentait de 0,7%.
Alors que la croissance moyenne annuelle du niveau de vie des 40% des Français les plus modestes était de 2% entre 2005 et 2008, elle a diminué pour la première fois entre 2008 et 2009. L'évolution des 60% les plus aisés est, quant à elle, restée positive.
Quant au salaire mensuel de base, en tenant compte de l'inflation, on sait déjà qu'il n'a progressé que de 0,3% en 2010. Le chômage de longue durée et l'emploi en miettes devenant endémiques, un taux de pauvreté supérieur à 14% ne devrait surprendre personne l'année prochaine. D'ailleurs, le Secours populaire estime, lui aussi, que "les chiffres de l'Insee sont malheureusement en dessous de la gravité de la situation aujourd'hui en 2011".
Comme le titre RTL, qui nous rappelle que Nicolas Sarkozy s'était engagé à réduire d'un tiers la pauvreté durant la période de son mandat, "La croissance la plus significative, c'est celle des pauvres !"… dans une société qui, globalement, continue d'augmenter sa richesse collective.
SH
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Commentaires
même si son SMIC est légérement, au dessus du seuil de pauvreté, même en additionnant la PPE et 50 euros d'APL, on arrive à un revenu total de 1200 euros. ( soit 246 euros au dessus du seuil de pauvreté)
principalement foutu, quand il payera pour ainsi dire plein pot, ses impots locaux, sa mutuelle, ses frais de routes, son loyer ou emprunt immobilier, + son EDF un chouilla + cher.
comme j'en faisais la démo chiffrée ici :
www.lepost.fr/article/2011/06/07/2516343_comparatif-rsa-socle-smic-plein-temps-rsa-chapeau-10-heures-par-semaine.html Répondre | Répondre avec citation |
Qui pourrait m'expliquer ? Répondre | Répondre avec citation |
- classes moyennes intermédiaires
- classes moyennes supérieures
- classes aisées
- classes riches
- classes ultra-riches
représentent encore énormément de monde, 50% de la population.
largement de quoi remplir des restaus, ciné, parcs de loisirs, hotels, campings de luxe, + rajouter les mêmes classes sociales des pays étrangers qui viennent en France.
les autres 50% de la population :
- classes pauvres
- classes populaires
- classes moyennes inférieures
sont donc sous le revenu médian.
les 50% sous le revenu médian, leur "reste à vivre" se casse la gueule, drastiquement.
les classes moyennes intermédiaires et supérieures leurs revenus stagnent.
les classes aisées, les classes riches et super riches, leurs revenus augmentent.
effet logique d'une politique de droite. Répondre | Répondre avec citation |
Quand les salaires stagnent, pour que les gens consomment il faut leur fourguer du crédit. Le crédit il y a que ça de vrai pour faire consommer les smicards. Répondre | Répondre avec citation |
Je ne sais même pas si les gens qui perçoivent le RSA et qui ont des miettes d'emploi arrivent en moyenne à aligner 10 heures de travail hebdomadaire régulièrement.
Donc avec ce genre de projection, pourquoi se limiter dans tes calculs à 10 heures, pourquoi pas 15, pourquoi pas 20 ou 30h?
Avec ce genre de raisonnement je devrais avoir un salaire de 2000 euros mensuel ce que je suis très très loin de gagner. Je ne parviens même pas à atteindre le smic mensuel. Répondre | Répondre avec citation |
pour pas faire un article d'1 km de long.
aussi en rapport avec l'actualité, puisque dans les projets UMP de faire des contrats aidés de 5 ou 10 h semaine, avec radiations à la clef en cas de refus.
les contrats aidés de 20h eux existent déjà.
sinon je ne comprend pas ta reflexion "avec ce genre de raisonnement etc .. " ? .. Répondre | Répondre avec citation |
il faut au moins 2 mois pour un processus de recrutement, et il faut 6 mois a un employeur avec un 2×3mois pour te tester, le temps des démarches et autres tu fais grosso 3 a 6 mois par an dans le meilleur des cas et si t'est exploitable -) Répondre | Répondre avec citation |
J'ai des miettes d'emploi qui peuvent parfois me faire gagner 15 euros net de l'heure (à peu près) si je me mets à faire des projections sur un plein-temps je pourrais gagner 35×4x15=2100 euros sauf erreur.
Mais dans les faits je n'arrive pas à aligner plus de 5 heures de travail par semaine payées 15 euros.
15×5x4=300 euros mensuels (au mieux)
Il y a un gouffre entre les projections et la réalité.
Avec ce genre de projection on devrait taxer les pauvres sur les sommes qu'ils pourraient potentiellement gagner au Loto ou au PMU 8-) Répondre | Répondre avec citation |
Leur bénéficiaires, si on croit que c'est un bénéfice, se retrouvent très souvent à la case départ en quelques mois.
(sur le forum quelqu'un a copié une annonce pour un tel contrat d'une durée de 9 mois et sans doute pas un mois de plus, il faut faire tourner ces emplois pour faire baisser le mécontentement des demandeurs d'emploi longue durée) Répondre | Répondre avec citation |
SMIC Temps Plein : 1.070 euros nets.
Seuil de Pauvreté : 954 euros.
Différentiel : 116 euros.
Personne ne semble relever cette réalité preuve flagrante de la faiblesse insupportable du niveau de rémunération minimum depuis des décennies qui se révèle au fur et à mesure que les années passent sans qu'aucun ajustement substantiel ne soit apporté, en inadéquation totale avec le coût de la vie. Répondre | Répondre avec citation |
Exigeons un revenu pour tous. Pour en finir vraiment avec la pauvreté. Ce droit devrait être inscrit dans la constitution.
http://www.dailymotion.com/video/xgxhto_le-revenu-de-base-le-film_news Répondre | Répondre avec citation |
le temps plein est un Luxe réservé à un trés petit nombre Répondre | Répondre avec citation |
Niveau taux de salariés payés au salaire minimum (15% selon la Dares), la France est la championne des pays riches. Mais ne sont comptabilisés que ceux qui travaillent à temps plein. C'est un vrai scandale car si on s'intéresse de près à cette nébuleuse, le taux de Smicards en France devrait dépasser 20% (et je suis gentille). Répondre | Répondre avec citation |
La classe politique brassera encore beaucoup de vent au sujet de pauvreté galopante, en causant de "mesures", "programmes", qui ne donneront aucun résultat. C'est de la com. Répondre | Répondre avec citation |
Cela demande à être regardé de plus près. Pour ma part, je suis bien en dessous de ce seuil.
Par exemple, pour le mois d'août il me semble que je n'ai perçu qu'une cinquantaine d'euros de revenu (RSA) et pas un sou de plus. (il vaut mieux être prévoyant et gérer son budget sur le moyen terme pour ne pas se retrouver au dépourvu)
Cela fait baisser mes revenus annuels et me fait descendre dans leur classement de la pauvreté Répondre | Répondre avec citation |
par adulte supplémentaire ou enfant de 14 ans et + dans le foyer fiscal, rajouter 50% de ce montant pour connaitre le seuil de pauvreté. soit 477 euros
et 30% par enfant de moins de 14 ans soit 286 euros.
et qu'on parle de chiffres de 2009, en 2011 ce seuil est donc + élevé puisque les richesses globales augmentent en france, tout les ans. ( toujours + de riches, et toujours + riches ) , qui font augmenter donc le revenu médian, puisque les 50% les + riches leurs revenus augmentent.
ne pas oublier par exemple les + de 1400 milliards sur les seuls comptes assurance-vie, qui rapportent des intérêts etc. Répondre | Répondre avec citation |
Il faudrait savoir parmi les gens qui sont sous ce seuil leur répartition sur l'échelle de 0 à 954 euros des revenus.
ll ne faudrait pas croire parce que ce seuil est à 954 euros que l'ensemble des gens qui sont sous ce seuil ont des revenus légèrement inférieurs à 954 euros .
Il faudrait avoir plus de précisions. Je sais qu'en ce qui me concerne je suis bien en dessous de ce seuil. Répondre | Répondre avec citation |
aujourd'hui c'est donc pire encore. Répondre | Répondre avec citation |
Car le revenu pris en compte est le foyer entier. Pourtant , elle ne gagne qu'un peu plus du SMIC. Je ne pense pas être la seule personne dans ce cas ! Répondre | Répondre avec citation |
Sarkozy va être triomphalement réélu? 8-)
Au PS ils ont tout compris, s'ils reviennent aux affaires ils embauchent 10 000 policiers supplémentaires si j'ai bien entendu.
Cela ne peut que servir quand les créanciers (les milliardaires qui ont provoqué la crise) vont demander des tours de vis supplémentaires dans les budgets, au gouvernement qui sera en poste fin 2012. Répondre | Répondre avec citation |
alternatives-economiques.fr/blogs/clerc/2011/08/31/des-inegalites-meconnues
Il dénonce le fait que tous ces chiffres concernent exclusivement les salariés à temps plein occupés tout au long de l’année, et éludent 5,5 millions de salariés qui travaillent à temps partiel ou n'ont travaillé qu'une partie de l'année, faute d’emploi permanent. Répondre | Répondre avec citation |
www.20minutes.fr/monde/786444-pauvrete-progresse-etats-unis-2010-persistance-crise
Les plus touchés sont les jeunes (22%), les Noirs et les Latinos (autour de 27%).
Les moins touchés sont les Blancs (9,9%) et les vieux (9%). Répondre | Répondre avec citation |
Fin juin, le nombre de foyers bénéficiaires du revenu de solidarité active s'élevait à 1,83 million en métropole. En incluant l'Outre-Mer, le nombre d'allocataires atteignait 2,02 millions.
Environ 1,55 million bénéficient du RSA "socle" (successeur du RMI) et 469.000 du RSA "activité" (allocation versée en complément d'un petit salaire).
www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201640512521-rsa-4-de-beneficiaires-en-plus-en-un-an-220416.php Répondre | Répondre avec citation |
Un rapport "maison" du ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale affirme que la pauvreté recule en France depuis 2008 : «La proportion de pauvres dans la population est passée de 13,1% en 2006 à 11,8% en 2009». Et, selon ce rapport, on comptait 7,5 millions de pauvres en 2007 et 7,1 millions en 2009.
Alors que l'Insee, dont les calculs font jusque-là référence, considère que la pauvreté a augmenté : en 2009, on comptait 8,2 millions de pauvres, contre 7,8 millions en 2008.
Les associations de lutte contre la pauvreté dénoncent une «manipulation» et accusent le pouvoir d'avoir eu recours à des calculs fantaisistes pour aboutir à ce résultat.
En effet, le rapport du gouvernement s'appuie principalement sur un indicateur, "la pauvreté monétaire ancrée dans le temps" qui conserve le seuil de pauvreté passé, simplement ajusté de l'inflation. Il n'est pas le même que celui publié chaque année par l'Insee, à savoir l'indicateur de "pauvreté monétaire relative", qui tient compte de l'évolution du revenu médian.
La ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, s'est défilée en répondant que «la pauvreté est un phénomène complexe qui ne peut se mesurer à travers un seul indicateur»… Répondre | Répondre avec citation |