«Candidats(es) à la présidence de la République, vous qui aspirez à exercer une magistrature conférant à son titulaire les plus hautes fonctions constitutionnelles», qu'allez-vous faire des Poste et télécoms ? La lettre signée de Jacques Lemercier, secrétaire général de FO Communication, vient d'être expédiée à Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Marie-George Buffet.
Le syndicaliste prend les devants pour défendre l'emploi des salariés du secteur Poste et télécoms, sur fond d'annonces massives de suppressions de postes, en France mais aussi en Europe. «Regardez France Télécom ! Si l'entreprise veut respecter le calendrier qu'elle s'est fixé [soit 22.000 suppressions d'ici à 2008, ndlr], cela signifie 12.000 emplois en moins cette année. Elle en passera forcément par des départs contraints !» s'inquiète tout haut le syndicaliste. Et d'ajouter que personne aujourd'hui n'échappe aux menaces chez l'opérateur historique : «Il n'y a même jamais eu autant de pressions sur les cadres pour les faire partir !» D'où ce questionnement aux candidats à l'élection présidentielle sur les garanties à donner aux fonctionnaires, la nécessité d'instaurer un véritable service public, alors que les opérateurs privés se livrent à une «course au profit».
France Télécom ne se distingue guère de ses pairs des pays voisins. Vendredi, le belge Belgacom, en dépit d'une hausse de son chiffre d'affaires (+ 7,1%) assortie d'une légère progression de ses profits, a annoncé 1.500 départs, s'ajoutant à ceux déjà programmés, sur un effectif d'environ 18.000 salariés. Même régime de rigueur chez le voisin Deutsche Telekom. Déjà engagé sur un programme massif de 32.000 suppressions de postes entre 2006 et 2008 (sur un effectif de 160.000 personnes), l'opérateur a annoncé jeudi, en même temps que ses résultats, sa décision d'externaliser de nombreux services comme l'après-vente technique ou les centres d'appels. L'opérateur a surtout trouvé une façon efficace de baisser leurs coûts : en les isolant dans une nouvelle structure, baptisée T-Service, de façon à pouvoir, a-t-il crument expliqué, réviser les contrats et donc les conditions de rémunération...
(Source : Libération)
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