Les coupes budgétaires ne frappent pas que les fonctionnaires. Profitant de créations d'emplois élevées, le gouvernement veut réduire de près d'un tiers (30%) le nombre d'entrées en emplois aidés dans le secteur non marchand. Celles-ci vont être ramenées de 185.000 à 130.000 entre le premier et le second semestre, indique-t-on à Bercy.
Les contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE), subventionnés jusqu'à 95% au niveau du SMIC, sont les premiers concernés. Ils devraient passer de 134.000 à 86.000 entre les deux semestres. Destinés aux personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles, ils sont surtout utilisés par les collectivités locales et les associations. Les contrats d'avenir (CAv), réservés aux allocataires de minima sociaux, seront ramenés de 51.000 au premier semestre à environ 44.000 au second. Seules les subventions à l'emploi dans le secteur marchand (apprentissage, contrats de professionnalisation) seront maintenues à leur niveau actuel, celles-ci se traduisant surtout par des exonérations de cotisations sociales.
Fer de lance du plan de cohésion sociale, les dispositifs réservés aux publics en difficulté sont donc les premiers touchés. «Le dynamisme de l'emploi salarié ne justifie pas de consacrer autant d'efforts qu'auparavant au traitement social du chômage», indique-t-on à Bercy. La performance de la France au cours des derniers mois est, il est vrai, sans équivoque. Au premier trimestre, le nombre de postes créés dans le secteur concurrentiel a progressé de 114.000, soit trois fois plus que le trimestre précédent, ce qui porte le nombre de salariés au niveau record de 17,8 millions.
Mais ce n'est pas la seule raison qui pousse le gouvernement à donner un coup de frein aux contrats aidés. Le nombre de nouveaux entrants au premier semestre est tel qu'il était difficile de maintenir le rythme pendant les six mois suivants. Poursuivre la tendance du premier semestre aurait obligé à trouver, par redéploiement ou en collectif budgétaire, 600 millions d'euros supplémentaires par rapport aux crédits accordés dans la loi de Finances (3,4 milliards d'euros pour la «mise en situation d'emploi des publics fragiles»). En outre Christine Lagarde, successeur de Jean-Louis Borloo à Bercy, ne semble pas aussi attachée que ce dernier au traitement social du chômage. Le Premier ministre François Fillon s'était lui-même distingué en donnant un coup de frein brutal aux contrats aidés, en 2002. Alors ministre du Travail, il avait provoqué une rupture de charge à l'origine d'une recrudescence du chômage. Le risque est, cette fois-ci, moins important, car les créations d'emplois restent encore très supérieures au nombre d'emplois aidés supprimés.
(Source : Les Echos)
A (re)lire également : Un contrat aidé ? Parce que je ne vaux rien...
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