Sous-préfecture de Lens (Pas-de-Calais), 11 heures. «On veut du boulot, on ne veut plus de Sarko !» Ils sont une centaine de marcheurs, tous à la recherche d’un emploi, soixante du Nord et quarante du Pas-de-Calais, à descendre vers Paris pour la manifestation du 27 octobre, à l’appel du PCF.
Pendant quatre jours, la caravane des sans-emploi, partie hier à 9h30 de Lille, collecte sur sa route des centaines et des centaines de CV. Près de deux mille cinq cents étaient déjà entre les mains des organisateurs de cette marche pour l’emploi, organisée à l’initiative des élus communistes et républicains du Nord-Pas-de-Calais. «Le sous-préfet de Douai nous a dit qu’on ne trouvait pas d’ouvriers», rapporte Christophe Sarna, 32 ans, séparé et père d’un enfant. Titulaire d’un bac en électrotechnique et d’un BTS technico-commercial, il est au chômage depuis quatre mois après avoir travaillé pendant un an dans le sud de la France. «Nous voulons montrer que les chômeurs ne sont pas des fainéants. On a fait des études et on ne trouve rien. S’il faut apporter nous-mêmes nos CV aux patrons, on va le faire», prévient-il. Mieux qu’aux employeurs, c’est au président de la République en personne que les marcheurs entendent déposer leur candidature, une fois arrivés dans la capitale, samedi.
20 ans et sans emploi
La plupart des marcheurs sont jeunes. «Il y a 220.000 chômeurs dans notre région et plus de 70.000 ont moins de vingt-cinq ans», rappelle Alain Bocquet, député du Nord. C’est le cas de Caroline Murez, 20 ans, un diplôme d’employé technique de collectivité en poche. «J’ai travaillé pendant un an et demi pour un patron qui ne m’embauchait que six jours par mois, dans le secteur des personnes âgées. Je gagnais 200 € par mois. Ce n’est pas suffisant pour subvenir à mes besoins. Je suis obligée de vivre chez mes parents», témoigne cette jeune femme qui participe pour la première fois de sa vie à une manifestation. «C’est bien beau de dire qu’il faut travailler plus pour gagner plus mais il faut d’abord nous donner un boulot», estime Caroline.
[...] Il est 14h30. Aurore Malatray, 21 ans, habitante de la petite commune d’Anor et sans emploi depuis le mois d’août : «J’ai un BEP de cuisine. J’ai travaillé à Monaco, en Vendée, dans l’Oise. À chaque fois, sous un contrat de courte durée. C’est difficile d’acquérir de l’expérience de cette façon, or c’est ce qui nous est demandé. Je n’ai eu un CDI qu’une fois mais j’ai été licenciée parce que j’ai refusé d’effectuer des heures supplémentaires non payées», raconte-t-elle. C’est la situation de son père qui la révolte davantage. «Il est chômage depuis 1999 et on l’oblige à accepter des stages gratuits, sinon on lui coupe les allocations. C’est vraiment un manque de respect.» Car dans le domaine de l’emploi, l’âge n’est malheureusement pas un critère de stabilité. Thierry Hecquet sait de quoi il parle : en 1985, il était de ces cinquante chômeurs, partis de Lille jusqu’à Paris, pour participer déjà à une première marche pour l’emploi. Depuis, il alterne périodes de chômage et intérim. Pour lui, et comme pour beaucoup d’autres, «rien n’a changé».
(Source : L'Humanité)
La manifestation partira demain samedi 27 octobre de la place de la République à 14 heures, en direction de la Rotonde du bassin de La Villette (M°Jaurès) via le bld Magenta.
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