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Le Conseil général de la Drôme liquide ses RMIstes

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Un peu à la manière de la radiation des chômeurs à l’ANPE, la commission locale d’insertion (CLI), dépendant du Conseil général, a décidé d’élaguer le nombre de bénéficiaires du RMI.

La méthode est brutale. Chaque mois, une «commission restreinte» composée d’un élu, du directeur de l’ANPE, d’un greffier et d’un travailleur social, convoque et «auditionne» le RMIste, à Crest (26).

La chose se produit en dehors de tout cadre juridique. Pas d’avocat ni prud’homme, ni représentant syndical ou d’association de défense. Le RMIste est seul face à ses juges.

Tout RMIste de plus de deux ans peut à tout instant être coupé de son allocation. Le RMIste est considéré comme un être destitué, à la merci de ses détracteurs car, comme le dit un bureaucrate de la CLI, «le RMI n’est pas un droit !». Pourtant, ce «non-droit» permet, depuis 1989, date de sa création par Michel Rocard, d’aider des millions de concitoyens à survivre.

L’ÉMANCIPATION, PAS LA CHARITÉ !

La plupart des RMIstes, dans le département de la Drôme, sont en fait des travailleurs pauvres et précaires du secteur agricole, qui usent du dispositif comme d’un complément de revenu. Ces ouvriers saisonniers pourraient prétendre à la nouvelle loi Hirsch, le Revenu de solidarité active qui leur accorde le maintien du RMI et des avantages annexes (CMU, APL). Cette mesure, qui est pourtant une mesure de coercition sociale et un pis-aller, c’est encore trop clément et «humain» pour la préfecture : le département de la Drôme a décidé, «après mûre réflexion», sans consulter les intéressés, de ne pas expérimenter le dispositif.

Laissant le champ libre à des professionnels comme des directeurs d’ANPE qui n’hésitent pas, lors des «commissions restreintes», à rayer du cadre des vivants de larges pans de population. Avec eux, aucun dialogue n’est possible.

Pour J-M et A, un couple de travailleurs précaires de Die, «auditionnés» le 19 décembre 2007 et menacés de «radiation», «la commission restreinte est une sorte de tribunal sans avocat, destiné à restreindre le droit des plus pauvres».

Cette politique de radiation des chômeurs et des RMIstes met à mal le cœur et l’honneur de la République : le devoir de solidarité nationale envers le plus faible.

Rémy, journaliste des pauvres sur www.collectif-rto.org

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Mis à jour ( Mardi, 08 Janvier 2008 09:23 )  

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