«Vous êtes en contrat de transition professionnelle ? Alors ne vous en faites pas madame, c'est le top, on va vous faire du sur-mesure.» Cette chômeuse de 53 ans, tout juste licenciée d'une usine de tringles à rideaux, ne s'attendait pas à recevoir, en plein entretien avec sa conseillère Pôle Emploi, le soutien de Laurent Wauquiez en personne. En visite mercredi dans une agence de Dreux (Eure-et-Loir) où le CTP a été lancé début juin, le secrétaire d'Etat à l'Emploi a souligné l'importance qu'il accorde à ce dispositif : «La fatalité ne doit pas s'installer. Il est primordial de donner d'emblée de l'espoir en s'inscrivant dans une démarche de rebond, avec des formations.»
Le succès rencontré par le dispositif — 80% des chômeurs qui y ont droit y adhèrent — l'incite à ouvrir la porte à de nouveaux élargissements. En plus de l'extension déjà prévue du CTP à de nouveaux bassins d'emplois (21 sont aujourd'hui concernés, ce total devrait être porté à 40), «nous envisageons de lancer des expérimentations à la rentrée pour les précaires», confie Laurent Wauquiez aux Echos.
Le suivi est renforcé, mais pas l'allocation chômage
Pour l'heure, le CTP est réservé aux salariés victimes d'un licenciement économique et justifiant au moins de deux ans d'ancienneté. Son extension est demandée par les partenaires sociaux. Dans leur accord du 8 juillet, ils recommandent d’«ouvrir l'accès, dans les bassins d'emploi éligibles, aux anciens titulaires de CDD ou de contrats d'intérim bénéficiant des allocations du régime d'assurance-chômage, au dispositif d'accompagnement du CTP». Les précaires concernés bénéficieraient ainsi du suivi renforcé (entretien hebdomadaire, référent dédié, etc), mais pas des avantages financiers liés (ils conserveraient les indemnités classiques de chômage). C'est sur cette base qu'entend se lancer Laurent Wauquiez, qui attend «des propositions précises des partenaires sociaux» sur les modalités de ces expérimentations.
Une généralisation «inenvisageable»
Cette démarche ne laisse pas pour autant présager d'une extension future du dispositif à tous les précaires. Le volume des entrées au chômage chaque mois pour fin de CDD ou missions d'intérim est six à sept fois plus important que celui des entrées pour licenciements économiques. Ce qui rend la généralisation financièrement «inenvisageable», rappelle Bercy. L'expérimentation se veut plutôt un coup de pouce supplémentaire et temporaire pour les salariés victimes de la crise dans les zones industrielles où, faute de se reconvertir activement, ils ont très peu de chances de retrouver du travail.
Dans le même ordre d'idées, Bercy envisage d'élargir le bénéfice du CTP aux licenciés d'entreprises de plus de 1.000 personnes quand ces dernières, en redressement ou en liquidation, n'ont pas les moyens de financer les congés de reclassement qu'elles sont tenues légalement de proposer.
(Source : Les Echos)
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