Près de 600 millions d'euros vont être mobilisés, à partir du 1er février, pour inciter les chômeurs de plus de 50 ans à retrouver un travail malgré la dispense qui leur est faite, à partir de 55 ou 57,5 ans, de rechercher un emploi. Ces fonds, qui seront puisés sur des ressources actuellement sous-exploitées (contrats aidés, budget de l'Unedic, etc…), doivent permettre de faire passer le taux d'emploi des seniors de 38% à 50% d'ici 2010, a indiqué Christine Lagarde hier à l'occasion d'un déplacement à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône).
L'objectif n'est pas nouveau, puisqu'il correspond à celui que s'était fixé l'Union européenne lors du traité de Lisbonne en mars 2000. Malgré un premier plan lancé par Gérard Larcher en 2005, la France reste à la traîne de ses voisins avec un taux d'emploi des seniors en retrait de 6 points sur la moyenne européenne.
Le directeur général de l'ANPE Christian Charpy, également présent à Luxeuil-les-Bains, a annoncé "une mobilisation du service public de l'emploi par rapport aux seniors". Pour retrouver un travail, les chômeurs de plus de 50 ans disposeront d'un entretien mensuel à l'ANPE dès le premier mois, au lieu du quatrième pour les autres. Le tiers d'entre eux bénéficiera d'un accompagnement renforcé de la part de l'ANPE ou de l'un de ses sous-traitants. Le gouvernement a décidé de réserver, de son côté, la moitié des contrats initiative emploi (CIE) à cette population, l'autre moitié étant destinée aux jeunes. Cette aide à l'employeur permettra, espère Christine Lagarde, de relever les salaires versés aux seniors.
Vers la fin de la DRE
L'Unedic devra, elle aussi, activer les ressources qu'elle sous-exploite aujourd'hui. A titre d'exemple, elle dépense à peine plus de la moitié de son budget consacré à la formation. Celui-ci pourra donc servir à dynamiser le contrat de professionnalisation pour les seniors, entre autres. L'assurance chômage est ainsi appelée à financer 450 des 600 millions d'euros de dépenses annoncées par la ministre.
L'ensemble de ces mesures sera suivi, avant la fin de l'année, par la suppression de la dispense de recherche d'emploi, indique Bercy. Une réforme dont les implications seront éminemment plus directes pour les intéressés.
(Source : Les Echos)
NDLR => Vous remarquerez le ton désobligeant adopté par la journaliste Lucie Robequain : dans cet article, elle sous-entend que les chômeurs âgés sont des fainéants qui ne veulent pas travailler et que la DRE (qui est en fait une dispense de suivi/contrôle ANPE, et non de recherche d'emploi) les incite encore plus à buller. Si actuellement 20% des inscrits à l'ANPE ont plus de 50 ans, c'est de la faute aux employeurs qui les licencient et les discriminent à l'embauche. Mais ce sont les employeurs qu'on va encore bichonner en leur accordant des exonérations de cotisations par le biais des CIE !
=> On remarquera également qu'au lieu de booster la formation pour les chômeurs, aujourd'hui gravement déficiente, le budget inutilisé par l'Unedic sera alloué à d'autres objectifs... Plus que jamais, les privés d'emploi pourront continuer à s'asseoir sur des formations qui pourraient revaloriser leur profil face à un marché du travail toujours plus sélectif.
Articles les plus récents :
- 24/01/2008 20:40 - Le BIT prévoit 5 millions de chômeurs de plus dans le monde
- 24/01/2008 18:27 - Attali, un libéral et un grand naïf
- 22/01/2008 10:21 - En me rasant, je pense à l’endroit où je vais dormir
- 22/01/2008 09:24 - Santé, espérance de vie : mieux vaut être cadre qu'ouvrier
- 22/01/2008 08:20 - Ce qui rend un emploi séduisant
Articles les plus anciens :
- 21/01/2008 18:25 - Les super-dividendes de la famille Mittal
- 20/01/2008 06:57 - Bercy lance le ficher national des CAF
- 19/01/2008 18:04 - Les futurs retraités sont aussi des fraudeurs potentiels
- 19/01/2008 17:22 - Représentativité : pourquoi le patronat échapperait-il à cette loi ?
- 18/01/2008 15:24 - Unedic : l'argent de la formation dépensé qu'à moitié