Les syndicats ont beau avoir obtenu le maintien du droit à la formation des chômeurs, ils ne sont pas certains d'améliorer leur niveau de qualification. A en croire le bilan annuel 2007 établi par l'assurance-chômage (Unedic), la modestie des «aides au reclassement» est, en effet, loin de s'expliquer par des restrictions budgétaires : l'an dernier, l'Unedic n'a dépensé que 51,3% du budget qu'elle aurait pu consacrer à la formation, pourtant augmenté de 16% par rapport à 2006. Aucune Assedic n'a utilisé l'intégralité de l'enveloppe qui lui avait été allouée. Dans certains départements, les programmes de reclassement sont même réduits à leur plus strict minimum. L'Assedic du Languedoc-Roussillon utilise moins du quart (24,8%) de son budget. C'est également le cas en outre-mer, en Guadeloupe (22,7%) et en Martinique (33,7%).
Manque d'initiative ?
Les chômeurs sont ainsi toujours aussi peu nombreux à disposer d'une formation : sur les 2 millions de personnes actuellement au chômage, seuls 5% (82.172) ont eu accès à un programme financé par l'Unedic. Seuls 10.000 ont suivi une formation homologuée, jugée la moins efficace pour retrouver un emploi. Un peu plus de 40.000 ont disposé d'une formation conventionnée, destinée à répondre à des besoins immédiats non satisfaits. Les actions de formation préalable à l'embauche, qui garantissent un recrutement aussitôt le programme achevé, n'ont bénéficié, quant à elles, qu'à 30.000 chômeurs. Les résultats sont pourtant positifs : les demandeurs d'emploi qui ont suivi une action de formation préalable à l'embauche sont plus de 70% à avoir un emploi trois mois après. C'est également le cas de la moitié des chômeurs ayant suivi une formation conventionnée, et 40% de ceux ayant fait une formation homologuée.
Les explications sont multiples : les agences, indique l'Unedic, n'ont pas su pleinement utiliser les ressources supplémentaires qui leur ont été confiées en 2007, par rapport à l'année précédente. Mais les chômeurs semblent surtout pénalisés par le manque d'initiative des branches et des organismes de formation chargés de monter, avec les Assedic, les programmes de formations conventionnées. Sans emploi à la clef, la prescription de formation préalable à l'embauche et de formation conventionnée semble tout simplement exclue.
(Source : Les Echos)
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