Résultat, après trois années consécutives de hausse marquée des recrutements, les cadres sont au quasi plein-emploi. La pénurie guette et, retournement de la pyramide des âges oblige, les cadres débutants commencent à manquer. C'est peu dire que les grandes entreprises se les arrachent désormais. Un signe ne trompe pas : «Les prix des stands sur les forums de recrutement flambent», remarque le DRH d'un grand cabinet de conseil.
Les affres des années 2001-2003, où beaucoup peinaient à se caser, sont bien loin. «Aujourd'hui, ils ont le choix entre trois ou quatre offres fermes et sont souvent embauchés avant d'avoir leur diplôme», constate Christian Margaria, président de la Conférence des grandes écoles. C'est le cas, par exemple, de deux diplômés d'HEC sur trois. Et en bons apprentis managers, ils savent négocier. « Salaires, carrières, horaires… Ils ont bien compris qu'ils sont en position de force et sont très exigeants», résume Pascal Bernard, DRH d'Eau de Paris. En 2002, le salaire d'embauche moyen d'un HEC à la sortie de l'école était de 42.000 € brut par an. Aujourd'hui, il dépasse 47.000 €. Dans les SSII, les salaires des débutants ont déjà progressé de 5% à 10% l'an passé.
Cette nouvelle donne met à mal les politiques sociales des entreprises. Dans celles jouant la surenchère, on voit à présent des débutants embauchés à des salaires plus élevés que ceux perçus par leurs aînés en poste depuis plusieurs années. Face à cet écueil, charge aux DRH de trouver le bon équilibre. «Il ne faut pas tomber dans la surenchère salariale et savoir aussi travailler sur d'autres éléments d'attractivité essentiels comme l'intérêt du poste, les perspectives de carrière et la reconnaissance», souligne Eric Bertier, DRH du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers (PWC).
Pour récupérer des marges de manœuvre, les entreprises tentent aussi d'élargir leur vivier de candidats. Les groupes industriels, par exemple, multiplient les campagnes de communication à destination des jeunes femmes, qui hésitent souvent à rejoindre des univers très masculins. Les diplômés de l'université voient aussi leur cote remonter. En témoigne l'opération Phénix, organisée en septembre par le Medef. Elle a permis à sept entreprises (dont AXA, HSBC, Renault et Siemens), en partenariat avec cinq universités parisiennes, d'embaucher en CDI des étudiants en sciences humaines et sociales dont le profil est pourtant éloigné de leurs canons habituels de recrutement.
(Source : Les Echos)
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