Le nombre de chômeurs augmente en mai et l'intérim recule ces derniers mois. Est-ce la fin de la baisse du chômage ?
Depuis le début de l'année, la tendance à la baisse du chômage s'est ralentie. La réduction de l'intérim a un effet direct sur les chiffres du chômage. Si un chômeur fait moins de missions d'intérim, il rentre dans la catégorie de référence de l'ANPE. Mais la baisse du chômage, au sens du BIT, continue, et c'est un point positif.
Le doute ne porte plus tant sur la baisse du chômage que sur la qualité des emplois prévus… 70% à 75% des contrats signés actuellement sont de courte durée ou des missions d'intérim. En même temps, la part de l'emploi intérimaire ou de CDD n'a pas varié depuis des années. Il n'y a donc pas d'aggravation constatée de la précarité de l'emploi. Le retour à l'emploi passe parfois par une succession de contrats avant un poste durable. Notre rôle est de faciliter ce retour à l'emploi durable. Déjà, plus de 40% des offres d'emplois proposées par l'ANPE sont des CDD de plus de six mois ou des CDI, bien plus que ce que propose le marché.
Le gouvernement fait état de plus de 500.000 emplois vacants. Quelle est la réalité des offres non pourvues ?
L'ANPE estime à 300.000 le nombre d'offres d'emplois qu'elle n'arrive pas à pourvoir dans l'année. Mais l'agence ne représente qu'une partie du marché de l'emploi, quelque 40%. Notre rôle, c'est d'aider les entreprises à recruter, mais aussi à amener les demandeurs d'emploi à s'intéresser à des métiers auxquels ils n'avaient pas pensé au départ.
Le gouvernement amplifie la pression sur les chômeurs avec la définition de "l’offre raisonnable d'emploi". Est-ce la priorité ?
La loi sur les droits et devoirs du demandeur d'emploi met avant tout l'accent sur les engagements réciproques entre le chômeur et le service public de l'emploi. Il s'agit d'abord de notre responsabilité pour accompagner le chômeur vers le métier qui lui correspond.
Le demandeur d'emploi, sanctionné au bout de deux refus, peut-il se retourner contre l'agence si on ne lui propose pas d’"emploi raisonnable" ?
Non, il ne faut pas se tromper, l'ANPE et le nouvel opérateur sont là pour aider le demandeur dans sa recherche. Cela passe bien sûr par des propositions mais aussi par des conseils. L'ANPE n'a pas la totalité des offres. Il appartient aussi au demandeur d'emploi de prospecter par lui-même. 30% à 40% des emplois ne font pas l'objet de publicité.
Quelle est, selon vous, la proportion de chômeurs qui fraudent ?
Ce nombre est infime. Le chômage est un drame et ceux qui sont touchés souhaitent vraiment en sortir. Nous sommes là pour les aider, pas pour les sanctionner.
Le 16 juin, vous avez répondu aux inquiétudes de 2.500 "managers" des Assedic et de l'ANPE sur leurs futures missions. Quelles sont-elles ?
En plus du placement fait par l'ANPE et de l'indemnisation réalisée par les Assedic, elles sont de trois ordres : avoir une meilleure connaissance du marché de l'emploi pour anticiper les besoins en main-d'œuvre; réaffirmer notre rôle en matière d'orientation professionnelle, en partenariat avec les autres acteurs et notamment l'AFPA; aider les entreprises dans la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, en termes de politiques de recrutement, formation et mobilité interne.
Quels sont aujourd'hui les points difficiles pour mettre en œuvre la fusion ?
Il faut convaincre les personnels que cette fusion se fera sans qu'ils y perdent en terme de statut et de qualité de travail. La discussion sur la future convention collective démarrera à l'automne. Elle est déterminante et portera aussi bien sur le niveau de rémunération que sur la nature des tâches et les possibilités d'évolution, autant de points sur lesquels il faut rassurer et convaincre.
(Source : Le Monde)
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