Le stress au travail peut représenter une vraie souffrance pour les salariés. Mais aussi un coût pour les entreprises, qui se traduit sous forme d'absentéisme et de départs, et que le Bureau international du travail évalue au niveau national à 3 à 4% du PIB. Le poids des pathologies liées au stress reste toutefois difficile à connaître, les troubles dépressifs au travail ne figurant pas au tableau des maladies professionnelles de la caisse nationale d'assurance maladie. On parle surtout du stress lorsqu'il conduit - cas peu fréquent - au suicide d'un salarié ; mais, de manière plus quotidienne, il peut augmenter les problèmes de santé préexistants (douleurs musculaires et articulaires, fatigue, troubles du sommeil, etc…) ou provoquer des conduites addictives (drogue, alcool, somnifères…).
Le stress au travail, et plus largement les risques psychosociaux (dépression, souffrance au travail), figurent, avec la médecine du travail, en tête des thèmes au menu de la nouvelle rencontre tripartite Etat, patronat et syndicats de ce vendredi. C'était déjà l'une des principales préoccupations de la première conférence sur les conditions de travail en octobre 2007. Cette fois, les discussions s'appuieront sur un rapport sur le stress remis en mars au ministre du Travail Xavier Bertrand dans lequel deux experts, Philippe Nasse, statisticien et économiste, et Patrick Légeron, médecin psychiatre, soulignent l'absence de statistiques nationales sur le sujet.
Le stress, un mal reconnu mais encore mal connu
La première urgence est donc à leurs yeux de construire un indicateur «global" d'observation des risques psychosociaux, à partir d'une enquête évaluant les conditions sociales de travail et l'état psychologique des salariés. Xavier Bertrand a déjà annoncé «le lancement d'une grande enquête nationale» effectuée par l'INSEE et dont les premiers résultats seront connus en 2009, pour «identifier les secteurs et branches où le stress est supérieur à la moyenne» et dans lesquels pourraient être lancées des «négociations obligatoires» pour le prévenir.
Cette enquête devrait aussi permettre aux employeurs et syndicats de s'accorder sur les responsabilités. Beaucoup d'employeurs préfèrent renvoyer le problème hors du champ du travail en l'attribuant à une fragilité individuelle, alors que les syndicats mettent souvent en cause son organisation et demandent des mesures préventives et collectives d'amélioration des conditions de travail. Cette divergence de points de vue a largement parasité la négociation destinée à transcrire en droit français un accord cadre européen de 2004 sur la détection et la prévention du stress au travail, entamée en avril par les partenaires sociaux et qui doit s'achever le 2 juillet.
Le rapport Nasse-Légeron fait neuf préconisations, comme lancer une expérience pilote de prévention du stress dans la Fonction publique, recenser les suicides au travail, créer un portail internet pour l'information des chefs d'entreprise et des salariés. Il recommande aussi de former les directions des ressources humaines, les managers, les médecins du travail et les représentants du personnel, trop peu habilités à détecter ces problèmes, en particulier dans les petites et moyennes entreprises.
(Source : TF1.fr)
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