Ce rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) et de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui relance un débat en cours depuis des mois sur le sujet, a été remis fin juillet aux ministres du Budget et de la Santé, Eric Woerth et Roselyne Bachelot, confirme-t-on dans ces deux ministères. «La possible augmentation de la TVA n'est pas à l'ordre du jour», a toutefois indiqué le cabinet de M. Woerth. Le rapport ne sera pas rendu public avant la fin août, date de sa transmission aux parlementaires pour examen, ajoute-t-on de même source.
Le surpoids et l'obésité favorisent en effet la survenue de maladies cardiovasculaires, du diabète, voire de certains cancers, alors que le déficit de l'assurance maladie se creuse. «Si les déséquilibres alimentaires encore constatés aujourd'hui devaient perdurer, il est peu douteux que la prévalence des troubles et pathologies chroniques augmentera [...] et rendra peu soutenable l'avenir du financement de la protection sociale», écrivent à l'appui de leurs propositions l'IGAS et l'IGF, cités par Les Echos. Le rapport propose donc une hausse de la TVA (de 5,5% à 19,6%) sur les produits «trop gras, trop sucrés, trop salés qui ne sont pas de stricte nécessité» (charcuterie, beurre, mayonnaise, ketchup, chips, biscuits…), une hausse de la fiscalité en l'occurence des droits d'accises sur les boissons sucrées et une hausse de la TVA sur «le snacking : produits de grignotage, sandwichs, pizzas, hamburgers, etc…», selon le quotidien.
Le document plaide également pour un accroissement de la fiscalité sur l'alcool, évoquant ses coûts sociaux «mais aussi ses effets sur certains cancers, trois fois plus importants que ceux des autres produits alimentaires». Le rapport rappelle que la fiscalité du vin, «très modérée», n’a pas évolué depuis 1982. Cette revalorisation des droits d'accises sur l'alcool est présentée comme un préalable «indispensable» à l'augmentation de la fiscalité anti-obésité.
Les Echos citent une source gouvernementale selon laquelle «ces taxes nutritionnelles ne seront pas proposées par l'exécutif lors des textes budgétaires de l'automne», en raison notamment de l'actuelle inflation sur les produits alimentaires. D'autant que l'IGAS elle-même reconnaît, selon le quotidien, que «les populations les plus défavorisées, qui se nourrissent le moins bien, pourraient être les plus fortement pénalisées» par cette taxation.
Gérard Bapt, député (PS) de Haute-Garonne et rapporteur spécial du budget de la santé à la commission des finances de l'Assemblée nationale, a indiqué de son côté qu'il «approuvait le principe d'une fiscalité sur la consommation des produits trop gras, trop salés ou trop sucrés». Mais «une fiscalité sur ces produits ne peut être une simple source de financement pour l'assurance maladie», a-t-il ajouté : «Les recettes procurées grâce à cette nouvelle taxation doivent faciliter l'accès à la consommation de fruits, légumes et poissons pour des catégories sociales qui s'en détournent en raison de leur faible pouvoir d'achat».
En France, 41,6% de la population serait concernée par le surpoids ou l'obésité, avec une hausse de 2,6 millions de cas entre 1997 et 2006.
(Source : Le Point)
NDLR : Pourquoi toujours taxer les consommateurs, et forcément les plus pauvres ? Pourquoi ne pas plutôt taxer les industriels et multinationales qui conçoivent, fabriquent et commercialisent toute cette malbouffe ? Ce sont eux qui introduisent les mauvaises habitudes alimentaires auprès des consommateurs et, en passant, s'en mettent plein les poches : taxer leurs mauvais produits les obligerait à avoir un comportement responsable.
Pourquoi, enfin, ne pas interdire la pub télé de ces produits déséquilibrés aux heures de programmes destinés aux enfants et aux adolescents ? Ce n'est pas un message («Manger, bouger») affiché en tout petit en bas des écrans qui les empêche d'avoir envie de goûter aux cochonneries qu'on leur montre. Sur ce point, l'hypocrisie du gouvernement est flagrante...
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