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TVA : les «socialistes» veulent nous étrangler

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Pour récupérer les milliards qui lui manquent, le gouvernement envisage la solution la plus injuste et contre-productive qui soit : relever le taux normal de TVA à 20,5%.

Au départ, la refonte des taux de TVA envisagée par le gouvernement devait se présenter comme suit : à partir du 1er janvier 2014, le taux réduit de 5,5% sur les produits et services de première nécessité devait être ramené à 5%, le taux intermédiaire porté de 7% à 10%, et le taux normal de 19,6% à 20%. De quoi faire rentrer quelque 10 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat afin de financer la moitié du nouveau «crédit d'impôt compétitivité emploi» (CICE) en faveur des entreprises, censé relancer l'activité du pays.

Comme nous l'avions déjà dénoncé, à l'instar de la droite, «la gauche» au pouvoir estime que c'est en subventionnant toujours plus les entreprises — au détriment des salariés et des ménages — que l'économie va redémarrer. Une indécrottable et gravissime erreur de jugement !

De l'argent foutu par les fenêtres

Pourtant, nous le répétons sans cesse : au total, entre niches fiscales (exonérations d'impôt), sociales (allègements de cotisations) et autres «dispositifs dérogatoires», l'Etat offre déjà plus de 170 milliards d'euros par an aux entreprises — surtout les plus grosses — soit 9% du PIB octroyé sans contrôle ni réelles contreparties sur l'emploi et l'investissement, l'impact de ces aides publiques étant pour la plupart inévalué... Cette mascarade — que nous nous plaisons à qualifier d'«assistanat des patrons» — dure depuis trente ans.

Tous ces cadeaux successifs ont-ils contribué à booster l'économie du pays ? Si c'était le cas, ça se saurait ! On peut donc parier que les 20 milliards supplémentaires du CICE financés grâce au sacrifice des ménages n'auront aucun impact positif particulier sur le chômage et l'emploi. D'ailleurs, selon une étude récente publiée par Les Echos, journal qu'on ne peut qualifier de gauchiste, cette énième mesure est «un pur effet d'aubaine» : elle profitera à de grands groupes qui affichent de copieux profits, ne sont pas forcément exposés à la concurrence, et qui sabrent dans l'emploi.

Redonner du pouvoir d'achat aux ménages

Nous le répétons encore : si l'on veut relancer l'économie, ce n'est pas en arrosant copieusement le haut (distribuer de l'argent public aux entreprises… en pure perte) mais le bas (redonner du pouvoir d'achat aux Français, surtout les plus défavorisés). Car c'est la demande intérieure qui tire 80% de notre économie. Quand le pouvoir d'achat baisse, la consommation recule, les carnets de commande des entreprises se vident, le chômage progresse et les déficits publics se creusent. La source de notre activité économique naît du porte-monnaie des ménages.

Pour ce faire, au moins deux grands leviers existent : augmenter les revenus (bas salaires, petites pensions de retraite, minima sociaux…) et crever la bulle immobilière pour faire baisser les prix. Or ce gouvernement soi-disant «socialiste», qui nous vantait le «changement», se contente de perpétuer des politiques de droite ineptes et irresponsables, focalisant sur le «coût du travail», rechignant à revaloriser le Smic, accordant une misérable aumône au RSA, pinaillant sur les allocations familiales ou préparant de nouvelles attaques contre les pensions de retraite… et le salariat en général.

La TVA, impôt injuste et assassin pour les plus pauvres

Et voilà que le gouvernement persiste dans l'erreur en envisageant d'augmenter davantage cet impôt acquitté par tous les citoyens, peu importe leurs ressources, au bénéfice de rapaces et autres parasites. Les millions de Smicards, précaires, chômeurs et autres personnes vivant sous le seuil de pauvreté apprécieront de devoir se serrer encore plus la ceinture alors qu'ils n'y arrivent déjà plus.

Il manque au moins 6 milliards de recettes supplémentaires pour boucler le budget, nous dit-on. Pourquoi ne pas les chercher où ils sont ? Nous l'avions redit la semaine dernière : quelque 50 milliards de niches fiscales et sociales «inefficaces» ou «peu efficientes», accordées chaque année par l'Etat sans contrôle ni contreparties, en majorité aux contribuables les plus aisés ou aux entreprises les plus prospères, ne demandent qu'à être rabotées ou supprimées. Et que dire de la lutte contre la fraude fiscale et sociale, à laquelle excellent les entreprises : le manque à gagner s'élève à plus de 30 milliards par an !

Et pourquoi ne pas rétablir la TVA à 33% sur les produits de luxe — secteur qui a le vent en poupe et c'est normal : les riches, malgré la crise, étant devenus encore plus riches. On nous dit que les technocrates de Bruxelles serait contre, mais selon L'Expansion (qui n'est pas non plus un journal de gauchistes), cette interdiction peut être contournée.

Honte à ce faux gouvernement "de gauche" qui préfère continuer à étrangler les plus fragiles pour arroser les nantis !

SH

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Mis à jour ( Mardi, 19 Mars 2013 11:54 )  

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