L'autre jour, j'ai revu un copain connu il y a plusieurs mois dans une boutique bio du quartier. A l'époque, ce jeune homme entamait une profonde, intime et radicale transformation vers la simplicité volontaire qu'il poursuit aujourd'hui au travers de stages de guérisseur ou de construction en pierre dans le sud de la France. Tout de chanvre vêtu, le sourire aux lèvres, il marchait l'air bienheureux sur un trottoir parisien. Je lui demande des nouvelles, à lui qui a décidé de déserter Paris, sa pollution et son rythme pour se consacrer à sa quête de décroissance personnelle.
D'un coup, il prend l'air abattu : «Tu sais pas ce qui m'arrive, je ne peux pas vendre mon appartement au prix qui me convient». Dubitative — moi qui m'intéresse d'ordinaire peu aux problèmes de propriétaires —, je l'interroge.
Il se débarrasse de tous ses biens matériels : cela va de l'appareil photo numérique à l'imprimante, en passant par ses habits, ses meubles et, aujourd'hui, l'appartement. C'est un deux-pièces que son notaire a évalué à 220.000 €, et qu'il souhaiterait vendre 103.000 € seulement, le prix auquel il l'a payé il y a quinze ans.
Son notaire l'a prévenu qu'il refuserait d'opérer la vente dans ces conditions-là. Que ce n'était pas «moralement possible» pour lui de vendre l'appartement à un tel tarif. Par ailleurs, toute personne ou association souhaitant acquérir ce bien pour ce prix devra s'acquitter d'une taxe de 60% auprès de l'Etat, la vente étant assimilée à un «don déguisé».
Je sais que le cas de mon copain est rarissime et que pratiquement personne ne souhaiterait renoncer à une confortable plus-value. Il n'empêche, je suis assez étonnée de constater que personne ne peut échapper au tourbillon inflationniste, ni faire un pas de côté. S'offrent à lui différentes alternatives, mais pas celle qu'il considère la plus simple : vendre son bien au prix qui LUI convient.
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