Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour que la polémique enfle. Alors que Total France a annoncé mardi aux syndicats qu'il allait supprimer 555 postes d'ici à 2013 — 306 dans la pétrochimie et 249 dans le raffinage —, Laurent Wauquiez n'hésite pas à qualifier de scandaleuse cette réorganisation. Selon le secrétaire d'État à l'emploi, interrogé lors d'une conférence de presse, le groupe pétrolier devrait avoir un «comportement exemplaire» en période difficile, surtout après avoir dégagé des profits records en 2008 : 13,9 milliards d'euros.
«En cette période de crise, beaucoup d'entreprises sont dans des situations dures, ne font plus de bénéfices, ont des chiffres d'affaires dégradés et font pour autant tous les efforts possibles pour garder leurs salariés, notamment dans les PME. Qu'un groupe comme Total, qui fait plusieurs milliards de bénéfices, ne soit pas capable dans cette période d'avoir un comportement exemplaire en termes d'emploi me reste en travers de la gorge», a lancé Laurent Wauquiez. Pour le secrétaire d'État à l'emploi, «Total ferait mieux pour son image d'essayer d'avoir un comportement exemplaire en disant : "En cette période de crise, on garde tout le monde, on ne fait pas de suppressions d'emplois". Ils feraient mieux de corriger leur comportement rapidement».
Pas de licenciements secs
La direction du groupe pétrolier a présenté mardi matin lors d'un comité central d'entreprise (CCE) le détail de son "plan de consolidation" de la pétrochimie, sans aucun licenciement sec. Cette initiative entraîne tout de même la suppression de 306 postes d'ici 2012, dont 130 à Gonfreville en Seine-Maritime selon les syndicats. Les autres suppressions concernent l'usine de Carling en Moselle, avec 64 postes touchés, le pôle de recherche et développement de Mont/Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques, avec 25 postes, le siège social à La Défense avec 33 postes. En outre, l'usine de Notre-Dame-de-Gravenchon en Seine-Maritime doit fermer, entraînant la disparition de 54 postes. Dans la raffinerie, la suppression de 249 postes dans le raffinage d'ici 2013 touchera 199 emplois à la raffinerie de Gonfreville, a indiqué la CGT.
Pour les syndicats, c'est la preuve que les profits records de Total ont un prix. Payé par les salariés.
(Source : Le Point)
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