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La préfecture de l'Aisne a démenti et minimisé, évoquant 100.000 €, dont notamment 49.000 € pour des «gradins», 34.000 pour les «sons et lumières», 5.800 € pour le buffet et 8.570 € pour «l’envoi des invitations»... Une paille.
Blocage économique
«Près de 1.300 policiers, CRS, gendarmes ont été mobilisés», a poursuivi M. Dosière, dénonçant la fermeture du centre-ville de Saint-Quentin pour l'occasion. «Est-il responsable, légitime, de bloquer toute l’économie d’une ville pour un déplacement de deux heures ?» Constat confirmé par l'un de nos lecteurs témoignant sur le forum : «Depuis dimanche soir, le centre ville de Saint-Quentin était devenu une forteresse. Interdit de stationner sur un rayon d'un km, plus de mille flics. Avion de Paris à Meaulte ensuite hélicoptère, les CRS qui laissent tourner les moteurs de leurs cars (bonjour la pollution)… pour dire quoi ? RIEN.»
On se souvient, le 19 février, du déplacement de Nicolas Sarkozy à Daumeray, un petit village de 1.600 âmes au nord d'Angers. Près de 700 gendarmes et policiers ont été mobilisés afin de sécuriser le trajet présidentiel, les accès au village et à l'exploitation agricole visitée par le président, le tout appuyé par quatre escadrons de gendarmes mobiles venus de Pontivy, Châteauroux, Le Havre et Vannes, et par un escadron de CRS qui a été affecté à la surveillance de l'aérodrome d'Angers-Marcé où a atterri et décollé sa majesté. Des hommes du Raid (Unité d'élite de la police nationale), du GIPN (Groupement d'intervention de la police nationale) ont aussi participé aux opérations, sans compter l'hélicoptère de surveillance et le GSPR (Groupe de Sécurité du Président de la République). Tout ça pour que 1.000 invités, triés sur le volet, puissent assister à son intervention dans la salle des sports...
Oui mais lui, il a le droit !
Même topo à Valenciennes, devenue ville morte le temps d'un passage, ou à Ajaccio en état de siège... Les exemples ne manquent pas. Où qu'il aille, Nicolas Sarkozy paralyse non seulement l'économie locale, empêchant des gens de circuler librement et de travailler, mais le coût écologique de ses déplacements est aussi désastreux que le budget de l'Elysée.
A l'Assemblée nationale, face à René Dosière, Michèle Alliot-Marie s'est levée pour le défendre : «Les forces mobiles sont faites pour être sur place quand il y a un certain nombre d’événements pour les sécuriser. Quant au coût, il est inscrit tout naturellement dans le budget que vous votez chaque année. (…) En matière d'utilisation électorale, nous n'avons de leçons à recevoir de personne», a-t-elle répondu. Et en matière de mobilisation sociale, les Français appauvris et spoliés n'ont pas de leçon à recevoir ni du gouvernement, ni de Nicolas Sarkozy.
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Commentaires
Lors d'une réception (encore une !) à l'Elysée à laquelle étaient conviés l'ensemble des députés UMP, il a salué, selon des participants, la réussite du service minimum en soulignant que désormais, "les métros roulent et les transports fonctionnent" quand il y a grève. "On a réussi à changer les rapports sociaux en France", s'est félicité le chef de l'Etat, ne se doutant pas une seconde que les journées comme le 29 janvier ou le 19 mars, les roulants de la RATP/SNCF permettent - au contraire - aux Franciliens de se rendre massivement à la manifestation.
Et de poursuivre : "Je pense qu'on perd quand on est faible. En 1995, les électeurs nous ont lâchés" après "l'échec du gouvernement Juppé sur l'assurance-maladie". "Cette fois-ci, avec François Fillon, on a voulu rétablir l'image de la France. Elle avait trois handicaps : les 35 heures, les grèves et la fiscalité", a-t-il dit avec un aplomb et une inconscience incroyables.
Sarkozy joue avec le feu. En juillet dernier, il avait provoqué la colère des syndicats en déclarant que "désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit". Récemment, se prenant pour une lumière, il a encore tenu des propos méprisants sur les syndicalistes. Le voici qui fait le paon, persiste et signe devant son propre camp politique : c'est tellement plus facile ! En usine il fait moins le fier, même avec son troupeau de flics qui paralyse les économies locales. Tant va la cruche à l'eau… Répondre | Répondre avec citation |
Les milliers de manifestants qui ont tenté d'approcher le parc des expositions où Nicolas Sarkozy a participé à une table ronde l'ont vite compris. Ils ont été maintenus à distance, au niveau d'un pont situé à 800 mètres et protégé par des grilles et des CRS. Quand les manifestants ont fait mine de forcer le passage, les grenades lacrymogènes ont plu.
Des invités, pas d'opposants
Et quand le président de la République est arrivé au Parc des expositions flottait un discret parfum irritant et perçaient encore les derniers éclats de la manifestation en cours de dispersion. Des bruits parasites vite couverts par les tonnerres d'applaudissements des près de 1.500 invités à la table ronde : 1.500 invités et pas un opposant. «Un tiers de la salle, ce sont des militants UMP, les deux autres tiers ont été invités par la chambre de commerce et le Medef», reconnaît Olivier Chartier, le président départemental du parti présidentiel. Et la table ronde à laquelle étaient invités plusieurs ministres, Jean-Pierre Raffarin, l'ancien Premier ministre venu en voisin, Jean-Pierre Abelin, le maire de Châtellerault, mais surtout un chef d'entreprise, une ouvrière au chômage partiel, une secrétaire récemment licenciée, deux bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et le secrétaire départemental de la CFDT, a vite tourné au meeting politique, chaque sortie ou petite phrase de Nicolas Sarkozy étant saluée par une ovation. Les élus et ministres n'ont pas soufflé un mot et les «invités» n'étant là que pour lancer un sujet.
Devant le président, il n'y avait pas son nom, contrairement aux autres, mais un carton : «Mesures justes face à la crise». Nicolas Sarkozy a ainsi défendu les récentes décisions sociales de son gouvernement. Il a loué le contrat de transition professionnelle (CTP), un dispositif très récent qui permet aux personnes licenciées économiques dans certains bassins d'emploi (dont Châtellerault) de conserver l'intégralité de leur salaire et de suivre une formation.
«S'il faut augmenter [les bassins d'emploi éligibles au CTP, NDLR], on augmentera, c'est de l'investissement qui paye en retour. Ce qui coûte cher, c'est de payer des gens à rester chez eux et à déprimer», a souligné Nicolas Sarkozy qui a profité de sa visite plus tôt dans la matinée dans une antenne du Pôle emploi pour annoncer la création de 1.840 postes supplémentaires : «Il y a plus de chômeurs donc besoin de plus de personnes pour s'en occuper.»
Des commissaires à la réindustrialisation
Le Président a également salué la naissance prochaine du RSA. «On a pris le risque d'en terminer avec le RMI. On tourne le dos à l'assistanat pour entrer dans une société du travail. On soutient ceux qui se donnent du mal pour s'en sortir», a appuyé le chef de l'Etat qui a confirmé la nomination de futurs commissaires à la réindustrialisation dans chaque département : «Ils devront aller chercher les emplois et aider les entreprises en difficulté. Ils seront responsables devant les ministres et devant moi. C'est une nouvelle culture, celle de la responsabilité.»
Le seul des invités qui aurait pu contredire un peu Nicolas Sarkozy, Laurent Caron, secrétaire départemental de la CFDT, n'a pas eu le temps d'attaquer. Le chef de l'Etat lui a coupé l'herbe sous le pied, lui faisant remarquer que le Fonds d'investissement social qui sera lancé lundi et doit permettre de «former plutôt que de licencier», est une idée reprise à la CFDT : «On prend les bonnes idées là où elles sont».
Des mesures pour favoriser le retour à l'emploi, d'autres censées aider ceux qui se retrouvent au chômage, le président a toutefois prévenu que les efforts auront une limite : «Je n'engagerai pas la France dans des dépenses répétitives année après année qui sont des dépenses d'assistance. Je préfère des dépenses d'investissement dans l'avenir. Des one shot comme disent les Anglais».
(Source : Charente libre) Répondre | Répondre avec citation |