Le député socialiste René Dosière, spécialiste du budget de l'Elysée, a critiqué mercredi le coût du déplacement de Nicolas Sarkozy à Saint-Quentin. «Le président de la République s’est adressé au cours d'un meeting aux allures électorales à 4.000 sympathisants UMP qui avaient tous reçu par la poste un carton d’invitation. Le coût de ce déplacement s'élève à 400.000 € soit 100 € par personne présente. Est-il honnête, est-il moral d’utiliser autant de moyens publics pour un déplacement dont la finalité était partisane ?», a-t-il lancé à l'Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement.
La préfecture de l'Aisne a démenti et minimisé, évoquant 100.000 €, dont notamment 49.000 € pour des «gradins», 34.000 pour les «sons et lumières», 5.800 € pour le buffet et 8.570 € pour «l’envoi des invitations»... Une paille.
Blocage économique
«Près de 1.300 policiers, CRS, gendarmes ont été mobilisés», a poursuivi M. Dosière, dénonçant la fermeture du centre-ville de Saint-Quentin pour l'occasion. «Est-il responsable, légitime, de bloquer toute l’économie d’une ville pour un déplacement de deux heures ?» Constat confirmé par l'un de nos lecteurs témoignant sur le forum : «Depuis dimanche soir, le centre ville de Saint-Quentin était devenu une forteresse. Interdit de stationner sur un rayon d'un km, plus de mille flics. Avion de Paris à Meaulte ensuite hélicoptère, les CRS qui laissent tourner les moteurs de leurs cars (bonjour la pollution)… pour dire quoi ? RIEN.»
On se souvient, le 19 février, du déplacement de Nicolas Sarkozy à Daumeray, un petit village de 1.600 âmes au nord d'Angers. Près de 700 gendarmes et policiers ont été mobilisés afin de sécuriser le trajet présidentiel, les accès au village et à l'exploitation agricole visitée par le président, le tout appuyé par quatre escadrons de gendarmes mobiles venus de Pontivy, Châteauroux, Le Havre et Vannes, et par un escadron de CRS qui a été affecté à la surveillance de l'aérodrome d'Angers-Marcé où a atterri et décollé sa majesté. Des hommes du Raid (Unité d'élite de la police nationale), du GIPN (Groupement d'intervention de la police nationale) ont aussi participé aux opérations, sans compter l'hélicoptère de surveillance et le GSPR (Groupe de Sécurité du Président de la République). Tout ça pour que 1.000 invités, triés sur le volet, puissent assister à son intervention dans la salle des sports...
Oui mais lui, il a le droit !
Même topo à Valenciennes, devenue ville morte le temps d'un passage, ou à Ajaccio en état de siège... Les exemples ne manquent pas. Où qu'il aille, Nicolas Sarkozy paralyse non seulement l'économie locale, empêchant des gens de circuler librement et de travailler, mais le coût écologique de ses déplacements est aussi désastreux que le budget de l'Elysée.
A l'Assemblée nationale, face à René Dosière, Michèle Alliot-Marie s'est levée pour le défendre : «Les forces mobiles sont faites pour être sur place quand il y a un certain nombre d’événements pour les sécuriser. Quant au coût, il est inscrit tout naturellement dans le budget que vous votez chaque année. (…) En matière d'utilisation électorale, nous n'avons de leçons à recevoir de personne», a-t-elle répondu. Et en matière de mobilisation sociale, les Français appauvris et spoliés n'ont pas de leçon à recevoir ni du gouvernement, ni de Nicolas Sarkozy.
Articles les plus récents :
- 30/03/2009 16:11 - Le chômeur du jour : Christian Streiff
- 29/03/2009 23:59 - Primes de 500 € et de 200 € : Modalités
- 28/03/2009 01:07 - Des «lots» de chômeurs pour engraisser le privé
- 27/03/2009 15:00 - Pour Wauquiez, le 3949 payant «responsabilise» les chômeurs !
- 26/03/2009 06:15 - Le 3949 devrait bientôt baisser pour les portables
Articles les plus anciens :
- 26/03/2009 03:51 - Stock-options : Et le scandale GDF-Suez ?
- 26/03/2009 01:14 - Panique à l’Élysée : + 1 million de chômeurs en 2009
- 26/03/2009 00:23 - 79.900, le nouveau chiffre qui tue
- 25/03/2009 12:44 - Sarkozy crée une poignée d'emplois bien payés
- 24/03/2009 19:00 - Emplois non pourvus : la vérité, une bonne fois pour toutes