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Accueil Social, économie et politique Stock-options : Et le scandale GDF-Suez ?

Stock-options : Et le scandale GDF-Suez ?

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On ne parle que de la Société Générale, Valéo, Cheuvreux… ces arbres qui cachent la forêt. Mais qu'en est-il de GDF-Suez alors que l'Etat français, premier actionnaire du groupe avec 35,7% de part de capital, disposant donc de tous les moyens pour faire entendre sa voix et donner l'exemple, se comporte comme le plus véreux des dirigeants ?

Après une semaine de scandales sur les rémunérations des patrons, bien que le candidat Sarkozy eut promis de légiférer pour éviter les dérives, le président du même nom s'est encore refusé, mardi à Saint-Quentin, à évoquer une loi pour encadrer primes, bonus, stock-options et autres parachutes dorés en cette période de crise. Nicolas Sarkozy a-t-il vraiment envie d'intervenir sur cette question ? Non. Et pour cause...

Par devant, il en appelle à la «morale» et à la «responsabilité». Mais dans les conseils d'administration où siège son gouvernement, comme celui de GDF-Suez, il laisse faire. C'est ce qui ressort d’un document dont Mediapart a eu connaissance. L'ensemble né de la fusion entre Gaz de France et Suez à l'été 2008 n'a que quatre mois d'existence et pas un semestre de résultat quand son conseil d'administration (où l'Etat français compte 6 administrateurs sur 17) s'empresse de voter un plan de stock-options où 16% iront droit dans les poches de ses deux principaux dirigeants — déjà grassement payés — sans condition de performance.

Ainsi, avec le feu vert de l'Etat, le PDG Gérard Mestrallet s'est donc vu attribuer 830.000 stock-options pour une valeur estimée de 7,7 millions d'euros, et le vice-président & directeur général délégué, Jean-François Cirelli, 300.000 stock-options pour une valeur de 2,8 millions d'euros.

On sait maintenant pourquoi ils ont attendu la fin de l'hiver, quand la demande faiblit, pour faire baisser le prix du gaz alors que celui du pétrole est en recul depuis de longs mois. Preuve est faite que le gouvernement s'aligne sur les intérêts de GDF-Suez au détriment du «pouvoir d'achat» des Français et, en même temps, gère le pays comme une vulgaire entreprise du CAC 40.

On sait maintenant pourquoi des centaines de milliers de foyers très modestes n'ont toujours pas accès aux tarifs sociaux de l’électricité (TPN) et du gaz (TSS), une «largesse» aussi opportuniste que sabotée.

Qui va oser s'emparer de cette affaire au même titre que les autres ? Non, pas au même titre : celle-ci est encore plus répugnante. Mais GDF-Suez plaide qu'ils créent des emplois, que leur entreprise est bénéficiaire et qu'ils n'ont reçu aucune aide de l'Etat. Rideau.
Mis à jour ( Mardi, 13 Juillet 2010 12:36 )  

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