Ni contrôle social des précaires, ni emplois forcés,
FAISONS PLOYER PÔLE EMPLOI !
En 1997/98, des collectifs de chômeurs et de précaires avaient envahi des centaines d’agences ANPE et Assedic pendant plusieurs semaines. «Nous ne voulons pas d’une société d’assistance mais une société fondée sur le travail», leur répondait alors Lionel Jospin en envoyant les flics, sonnant ainsi le clairon d’une offensive travailliste de longue durée dont nous subissons encore aujourd’hui les effets.
Depuis, seuls un puissant mouvement d’intermittents et de précaires et le mouvement des «Recalculés» de l’Unedic ont su mettre des bâtons dans les roues de l’entente programmée entre le MEDEF, la CFDT et le gouvernement. «Ce que nous défendons nous le défendons pour tous !» clamaient les intermittents et précaires en exigeant une indemnité pour chaque jour chômé au moins égale au SMIC.
Aujourd’hui, on nous refourgue sans complexe la «valeur travail» à coups de «retroussage de manches» et de «travailler plus pour gagner plus», de RSA et d’«offre raisonnable d’emploi», comme un nouvel esclavage déguisé pendant que Christian Charpy, le directeur général de Pôle Emploi, bénéficie d’une hausse de salaire de 20% (à 275.000 € par an en 2009) et que tant d’autres se remplissent les poches avec des milliards. Ils nous voudraient soumis, pire, motivés pour leurs emplois de merde, isolés dans la lutte de chacun contre tous, dans le suivi individualisé, l’évaluation des compétences, le PPAE (plan personnel d’accès à l’emploi), dans le «coaching» de notre «employabilité».
Le Pôle Emploi, résultat de la fusion chaotique de l’ANPE et des Assedic, est au bord du collapse, les CAF ne savent plus où donner de la tête, les services sociaux sombrent devant l’afflux des surendettés, des menacés d’expulsion, des mal-logés ou pas logés du tout, des mal-soignés faute d’accès aux droits les plus élémentaires... Des milliers de sans-papiers sont condamnés à se planquer, vivotant entre des boulots sous-payés et des solidarités condamnées par le gouvernement... Mais peu importe : il faut faire tourner la machine malgré les centaines de milliers de nouveaux chômeurs, culpabiliser, radier, trafiquer les chiffres du chômage, mener une politique de peur et de flicage. On nous parle d’un nouveau cycle de crise du capitalisme, on nous dit que ça va passer, qu’il suffit de moraliser la spéculation financière, qu’il nous faut de toute façon des bons patrons capitalistes pour fournir du boulot aux prolétaires sur le dos desquels ils vivent. Qu’il faut devenir entreprenant, voire auto-entrepreneurs.
«Nous ne paierons pas leur crise», partout cette phrase résonne depuis l’hiver. [...]
En occupant les Pôle Emploi, les CAF, les CCAS, les maisons vides, en refusant collectivement de payer nos dettes, en luttant aux cotés des sans-papiers, en s’opposant aux rafles, en organisant des autoréductions, en assurant notre subsistance sans nous soumettre à leurs emplois, nous pouvons ensemble porter des coups à leur monde, établir des liens, respirer.
Si on vous sucre vos allocs, si on vous menace de radiation, si on vous impose des stages ou des formations idiotes, des emplois de merde, si on veut vous virer de votre logement, si vous refusez cet ordre social, rejoignez les collectifs de chômeurs, de précaires, de mal-logés, d’étudiants, de salariés insoumis, de sans papiers.
Les salariés du Pôle Emploi qui refusent la logique que l’on veut leur faire servir peuvent, avec les précaires en lutte, imposer que leur fonction soit radicalement remise en cause au quotidien, et en exigeant que leur tâche prioritaire vise non pas le contrôle social et le service aux entreprises mais l’information sur les droits et l’appui aux chômeurs et précaires.
Des Etats généraux de la précarité ont lancé un appel à faire campagne contre Pôle Emploi et à organiser des marches de précaires à l’automne. Exigeons dès maintenant le relèvement des minima sociaux à 1.000 € par mois, la suppression de l’«offre raisonnable d’emploi» et du suivi mensuel obligatoire, la suppression du 3949 et le rétablissement de l’accueil au guichet, la liberté d’établir ou non un contrat d’insertion avec des contenus décidés par les allocataires eux-mêmes.
Chômeur(euses), précaires, entrons en résistance !
Nous vous proposons dans un premier temps, suite à la grève des salariés de Pôle Emploi ce 18 juin, de participer à des actions coordonnées dans les agences Pôles Emploi du lundi 22 juin à la fin du mois, date de publication des chiffres du chômage. Et nous vous donnons rendez-vous ce mercredi 24 juin à 10h30 devant le siège de la CFDT au 4, bld de la Villette 75019 Paris (M°Belleville). VENEZ NOMBREUX !
CIP-IdF
14 quai de Charente 75019 PARIS (M°Corentin-Cariou)
Tél : 01 40 34 59 74
Site : www.cip-idf.org
Permanences précarité chaque lundi de 15h à 17h30.
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Permanences accueil et information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle chaque lundi de 15h à 18h.
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Le CIP-IdF fait partie du Collectif Droits Nouveaux.
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