Le rendez-vous des partenaires sociaux à Bercy, vendredi, avait pour objectif d'aboutir à un diagnostic partagé sur le problème des chômeurs en fin de droits attisé par la crise, selon l'entourage du secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez. Il n'a pas été atteint. Une réunion pour rien, donc ? Pas tout à fait puisque la rencontre aura permis au gouvernement, comme il le souhaitait, de renvoyer à plus tard le règlement du dossier sans donner le sentiment d'être inactif : de nouveaux échanges bilatéraux doivent avoir lieu dans les quinze jours mais la prochaine séance de discussion a été fixée au 22 mars, soit au lendemain du second tour des élections régionales.
Bataille de chiffres
Sans surprise, les discussions ont achoppé sur la définition de la population concernée. Bercy conteste l'estimation à 400.000 par Pôle Emploi du nombre de nouveaux chômeurs en fin de droits sans aucune solution financière en 2010. Il a présenté une note de cinq pages qui réduit ce nombre à «plutôt 145.000».
Seul point d'accord : les 40.000 chômeurs âgés qui vont bénéficier du prolongement en 2010 de l'allocation équivalent retraite doivent être sortis. Pour le reste, les syndicats contestent ce chiffrage et refusent la logique gouvernementale, qui est de prendre en compte le fait que la perte de revenu de certains chômeurs en couple avec un conjoint mal payé va déclencher le versement du RSA chapeau. Pour l'heure, difficile d'évaluer le phénomène, la Caisse nationale d'allocations familiales ne disposant d'aucunes données...
Logique comptable
Mais la logique est en tout cas comptablement efficace, puisque le gouvernement en escompte une réduction drastique de l'ampleur de la question de l'indemnisation et non de l'aide au reclassement des demandeurs d'emploi en fin de droits. Il restreint le sujet aux seuls chômeurs de longue durée (plus d'un an), soit 160.000 sur les 360.000, dont il faudrait retirer les 15.000 jeunes qui auront droit au 1er juillet au RSA jeune, ce qui réduit le sujet à 145.000 personnes.
Le message aux partenaires sociaux est clair : l'Etat leur renvoie les demandeurs d'emploi n'ayant bénéficié d'une indemnisation chômage que pendant moins d'un an et qui se retrouveront sans solution en 2010. La négociation a déjà commencé.
(Source : Les Echos)
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