Les entreprises sont friandes de contrats aidés, davantage subventionnés par l'Etat : 60.000 ont été signés depuis le 1er janvier dans le secteur marchand, soit deux fois plus que prévu. Ils vont être mieux ciblés pour limiter les frais.
Le succès des contrats aidés ne se dément pas. Ce qui contribue à stabiliser l'évolution du chômage, mais risque de peser lourdement sur les finances publiques cette année.
La réforme du dispositif des contrats aidés intervenue le 1er janvier n'a pas entraîné de trou d'air alors qu'il y a cinq ans, la mise en œuvre du plan de cohésion sociale s'était traduite par une rupture de charge qui avait aggravé la dégradation de la situation de l'emploi. Ça n'a pas été le cas, cette fois-ci, lors de la mise en place du contrat unique d'insertion qui se décline en une version non marchande, le CUI-CAE (contrat d'accompagnement vers l'emploi), et une version marchande, le CUI-CIE (contrat initiative emploi).
La facture s'envole
Selon les derniers chiffres disponibles, au 19 avril, 121.547 CUI-CAE et 60.147 CUI-CIE avaient déjà été prescrits (contre 100.000 CIE pour l'ensemble de 2009). La performance est en ligne avec les prévisions concernant le non marchand, puisque le taux de prescription a atteint 103% de l'objectif fixé. Elle est en revanche exceptionnelle pour les contrats marchands : le taux de prescription est de plus du double de la cible fixée au 19 avril (205% précisément).
La facture va avec, ce qui n'est pas pour améliorer les comptes publics… Le coût moyen mensuel d'un CUI-CIE pour l'Etat est en effet d'environ 550 euros, ce qui signifie qu'autour de 350 millions d'euros auraient déjà été engagés, le double de ce qui était envisagé. Et ce alors même que le gouvernement s'est engagé à créer 50.000 CUI-CIE «supplémentaires», ciblés sur les jeunes chômeurs en fin de droits et ceux de longue durée, précise l'accord conclu récemment avec les partenaires sociaux. Cette nouvelle dépense à la charge de l'Etat est évaluée à 176 millions d'euros.
Le gouvernement pourrait réduire le montant de la subvention étatique sur les CUI-CIE. Jusqu'à l'an dernier, son taux tournait autour de 30%, soit un coût unitaire d'un peu moins de 400 euros. Il a été porté à 45% en réaction à la crise (d'où l'appétence des entreprises), tandis que celui des CUI-CAE est passé de 70% à 90%, soit un coût mensuel de près de 900 euros.
Mais le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi, Laurent Wauquiez, prévoit plutôt de cibler davantage ces contrats pour limiter les frais : «Dans la crise, il y avait besoin d'un soutien maximum. Sur un scénario de sortie de crise, on demandera à les cibler plus sur les publics en difficulté», déclare-t-il aux Echos. Ce recentrage des contrats aidés dans le secteur marchand devrait intervenir au second semestre. Il risque cependant d'être trop tardif pour que les crédits 2010 de la mission emploi s'avèrent suffisants. Mais la priorité du gouvernement reste le soutien à l'emploi...
(Source : Les Echos)
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