Le rapport 2010 de l’ONG Transparency International montre que 73% des pays analysés obtiennent des notes inférieures à 5, sur une échelle allant de 0 pour "très corrompu" à 10 pour "très propre". Si les États fragiles et en guerre sont concernés au premier chef, les pays développés n’échappent pas au fléau.
Cette étude, qui existe depuis 1995, synthétise les travaux de plusieurs organismes sur le fonctionnement des administrations, la vie des affaires et de la classe politique dans plusieurs pays du monde. La dernière édition, qui témoigne d’une persistance de la corruption dans les trois quarts des 178 pays constituant son panel d’étude, n’invite donc guère à l’optimisme.
Selon l’ONG, la situation s’est améliorée au Bhoutan, au Chili, en Equateur, en Macédoine, en Gambie, en Haïti, au Koweit et au Qatar. En revanche, elle s’est dégradée aux Etats-Unis (sortis du «top 20» à la 23e place), en Grèce (78e), en Hongrie, en République Tchèque, en Italie (69e), au Niger et à Madagascar. Le Danemark, la Nouvelle-Zélande et Singapour sont en tête des pays les plus vertueux avec un indice de confiance de 9,3. La Somalie ferme la marche avec 1,1 derrière la Birmanie et l’Afghanistan (ex-aequo à 1,4) précédés par l’Irak (1,5).
Les affaires Karachi et Bettencourt citées
La France, elle, ne brille pas vraiment. En effet, avec un indice à 6,8, l’Hexagone perd une place par rapport à l’an dernier et se classe 25e — alors que le Qatar est 19e —, arrivant derrière l’Uruguay, les Etats-Unis et la Belgique. La France était pourtant 19e en 2007 et 23e en 2008. A noter que, depuis la création de ce classement annuel, la France n’a jamais fait mieux que la 18e place mondiale (1995, 2005 et 2006).
Selon Transparence France, “les entreprises et experts internationaux interrogés continuent à avoir une image relativement dégradée de la classe politique française” en raison de “plusieurs affaires dont l’audience a largement dépassé nos frontières.” Pour l’antenne française de l’association, l’affaire des rétro-commissions versées lors d’une vente d’arme au Pakistan, qui pourrait être liée à l’attentat de Karachi en 2002, illustre un “usage abusif du secret défense”. L’affaire Woerth-Bettencourt est aussi citée, puisqu’elle jette “un peu plus le doute sur les pratiques de la classe politique française”.
Autres griefs : la suppression annoncée du juge d’instruction et des “nominations contestées de certains procureurs”. Et si le tableau n’était pas assez sombre, l’ONG se montre sceptique sur “la volonté de la France de mettre en œuvre les engagements pris au titre de la Convention OCDE, du Conseil de l’Europe et de la Convention des Nations Unies contre la corruption”. L’IPC n’est certes qu’une mesure de la perception de la corruption, pas un indicateur sur la réalité du phénomène. Mais les contre-performances de la France ne peuvent être bon signe.
(Sources : JDD et La Croix)
Dans le classement IPC par région (Union européenne et Europe de l’Ouest), la France figure au 14e rang derrière, dans l’ordre : le Danemark, la Finlande, la Suède, les Pays-Bas, la Suisse, la Norvège, l’Islande, le Luxembourg, l’Irlande, l’Autriche, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique.
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