"D'après nos informations et après avoir consulté les agents de Pôle Emploi, à peine 3.000 personnes ont pu bénéficier du Plan Rebond" — qui arrive à échéance fin 2010 ! — et "les contacts auprès du cabinet du secrétariat d'Etat à l'Emploi ou de la direction de Pôle Emploi confirment le fiasco", selon son communiqué.
Rappelant s'être "dès le départ offusquée de ce dispositif ressemblant à ses yeux à une véritable usine à gaz" et annoncé par "le secrétaire d'Etat à l'Emploi et le Medef (…) à grand renfort de publicité", la CGT exige "des explications sur ce qu'il convient d'appeler une déroute, et cela avant l'ouverture de la négociation sur l'assurance chômage" prévue d'ici fin 2010.
Elle appelle à "identifier les dysfonctionnements pour trouver enfin une solution aux demandeurs d'emploi en fin de droits" et "exige d'ores et déjà que les 705 millions d'euros de fonds mobilisés et provisionnés soient reconduits sur 2011. Et que les demandeurs d'emploi arrivant en fin de droits au cours de l'année prochaine puissent également bénéficier du dispositif".
La CGT est la seule des cinq confédérations syndicales représentatives à n'avoir pas signé ce Plan Rebond, issu en avril d'un compromis entre le gouvernement, les syndicats et le patronat après des mois passés à se renvoyer la balle, puis à négocier âprement.
Lors d'un point d'étape sur la politique de l'emploi début octobre, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez n'avait livré aucun bilan sur le Plan Rebond pour les chômeurs en fin de droits, affirmant que "ce sont des remontées de données très longues" et réclamant "encore trois ou quatre semaines".
La question avait été abordée lors du dernier conseil d'administration de Pôle Emploi, le 24 septembre, mais le directeur général Christian Charpy n'avait pas donné de chiffres sur le nombre de chômeurs en fin de droits orientés vers une formation, un contrat aidé ou bénéficiaires d'une allocation temporaire. Il avait néanmoins laissé entendre que les chiffres étaient encore minces, selon un administrateur.
"C'est encore modeste mais un peu complexe à mettre en œuvre", avait alors déclaré Laurent Berger (CFDT). "C'est pour cela qu'on a demandé un comité de pilotage assez rapidement pour identifier les freins à la montée en charge", avait indiqué Gaby Bonnand, président CFDT de l'Unedic.
Le plan de 705 millions d'euros destiné à 350.000 chômeurs arrivés en fin de droits en 2010 et sans revenu de remplacement prévoyait de proposer en priorité un contrat aidé (170.000) ou une formation rémunérée (70.000). A défaut était prévue, sous conditions, une aide exceptionnelle mensuelle plafonnée à environ 460 € et limitée à six mois maximum pour 70.000 à 110.000 chômeurs sans solution.
(Source : Le Nouvel Obs)
Dernière minute : Laurent Wauquiez a contesté ce chiffre et promis de faire un point précis sur le nombre de bénéficiaires à l'occasion du prochain comité directeur du Plan Rebond, le 18 novembre.
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