Samedi, le collectif L'Appel et la Pioche est retourné dans un Carrefour Market du 9e arrondissement pour soutenir ses salariés grévistes et dénoncer la valse des étiquettes. Reportage.
Après leur action écourtée du 4 juin dans un magasin du 13e, ils ont remis le couvert pour un pique-nique sauvage dans le Carrefour Market de la rue de Maubeuge, en solidarité avec le personnel en grève.
Actuchomage était présent :
Depuis le 14 mai, la CGT, premier syndicat chez Carrefour Market, appelait les 32.000 salariés du groupe à des débrayages tous les samedis. Elle a enfin été rejointe cette semaine par la CFDT et FO.
Résultat : samedi, sur les 600 magasins, plus de la moitié était touchée par un mouvement national de grève à l'appel des trois organisations, pour de meilleures conditions salariales. Le mouvement a été très suivi, notamment en région parisienne. Certains salariés ont décidé de l'observer toute la journée, d'autres ont débrayé quelques heures.
Le compte n'y est pas
La direction a proposé une augmentation de 2% pour les employés de niveau A (qui sont payés à un niveau moindre pendant les six premiers mois dans leur poste) et de 2,5% pour les autres, effective au 1er juillet. Les organisations syndicales, elles, veulent une augmentation de 3% pour tous, et cela avec effet dès le 1er mars. «Ce que propose la direction est insuffisant par rapport aux résultats de l'entreprise», estime la CGT. En effet, Carrefour a annoncé +11,3% de bénéfice annuel net, soit 382 millions, alors que les prix des denrées alimentaires de base ont augmenté de 20% et les ressources des ménages stagnent, voire baissent.
Un autre sujet irrite les employés : les tickets restaurant. Comme l'explique FO, le groupe propose des tickets à 4 euros dont la moitié est à la charge du salarié, et cela pour les journées travaillées entièrement. Avec ce système, le salaire net baisserait sur la fiche de paye. En outre, la CFDT et la CGT dénoncent le non-remplacement des salariés en cas de maladie ou de congé.
«Carrefour se gave, nous nous gavons !»
Profitant de la grève des salariés de l'enseigne, le collectif L'Appel et la Pioche a investi le magasin de la rue de Maubeuge, dans le 9e arrondissement de Paris, invitant les clients à consommer sur place des produits comme des fruits, des légumes, des chips ou encore de la charcuterie. Nombre d'entre eux, surpris et amusés, étaient solidaires de cette action pique-nique jumelée au mouvement de grève des employés.
En riposte à cette manifestation joyeuse et tranquille où quelques médias étaient présents (France Inter, France Info, Radio Bleu et I-télé), la direction du magasin a appelé la police. Une armada de CRS — 5 à 6 camions ! — a rapidement déboulé. Un barrage filtrant a été organisé, laissant aller et venir journalistes et clients, mais bloquant les manifestants. C'est vers 14h15 et après un contrôle d'identité effectué sur place que les militants ont été autorisés à sortir et à quitter les lieux. Visiblement, le magasin aurait porté plainte.
SH
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