Par conséquent, note l'Institut national de la statistique, il sera "difficile" d'atteindre l'an prochain la prévision de 1% de croissance sur laquelle le gouvernement a basé son deuxième plan de rigueur. L'activité économique redémarrera faiblement au deuxième trimestre, mais l'acquis de croissance pour 2012 sera alors fin juin de 0%. Voici les principaux constats peu engageants de l'Insee.
Timide reprise sur avril-juin
"Pour la France, les enquêtes de conjoncture montrent actuellement un fort ralentissement de l'activité", a fait remarquer Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l'Insee, prévoyant un recul du PIB de 0,2% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, suivi d'une contraction de 0,1% au premier trimestre 2012. Une timide reprise de 0,1% est attendue sur avril-juin.
L'investissement et l'emploi calent
"Notre scénario prévoit beaucoup d'inertie", a résumé Sandrine Duchêne. "Pourquoi cette inertie ? Parce que les moteurs de la reprise française pendant deux ans, l'investissement et l'emploi, calent". "Et quand un tel phénomène se produit, redémarrer la machine économique prend beaucoup de temps", a-t-elle expliqué.
Pour la première fois depuis le premier trimestre 2010, l'investissement des entreprises non financières a baissé (-0,3%) au troisième trimestre et devrait continuer de chuter jusqu'à l'horizon de la prévision, soit fin juin. Autre élément de la demande interne, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont reculé au 2e et 3e trimestres. "L'élan de la demande interne semble donc s'être grippé", estime l'Insee.
10% de chômeurs en France
Sur le front de l'emploi, la situation continuerait de se détériorer. Le chômage, qui était de 9,3% en France métropolitaine au troisième trimestre atteindra 9,6% en juin, selon l'Insee. Pour la France entière, il devrait être alors de 10%.
Les Français épargnent
Et de ce fait, les ménages maintiennent un bas de laine de précaution et leur taux d'épargne, de 17,1% au deuxième trimestre 2011 (un record depuis 1983), restera élevé à 16,8% en moyenne en 2011.
(Source : L'Humanité)
NDLR : Côté emploi, les dégâts seront bien plus terribles. Selon l'OFCE (dont les "scénarios noirs" se sont réalisés jusqu'à présent), on n'est qu'au début de la deuxième vague du tsunami de la crise.
La première a déjà fait des ravages mais ça aurait pu être pire, car nos braves entreprises n'auraient pas assez réduit leur masse salariale depuis 2009. Après une fausse accalmie, la deuxième vague se prépare : faute de croissance et d'activité, elles sont en train de réajuster leurs effectifs en ne remplaçant pas certains salariés sur le départ et/ou en gelant les embauches (ceci étant toujours synonyme de destructions d'emplois). Puis cette deuxième vague va s'écraser d'ici six mois : l'économie se contractant toujours plus, les entreprises vont recommencer à mettre en place des plans sociaux.
Donc le chômage, qui n'a jamais baissé, va à nouveau exploser à partir de la rentrée 2012. Et l'officielle barre fatidique des 10% de chômeurs sera largement franchie.
Comme on dit, "jamais deux sans trois"… Quand déboulera la troisième vague (car il risque fort d'y en avoir une), ça va être la cata !
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