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Trois syndicalistes poursuivis par Pôle Emploi, procès le 22 juin

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Ils participaient à une action contre le chômage et la précarité dans une agence parisienne. Voici leur communiqué.

Le 20 mars dernier, le syndicat CNT Culture-spectacle a organisé dans un cadre interprofessionnel une action syndicale au Pôle Emploi du 11e arrondissement de Paris. La Confédération Nationale du Travail entendait dénoncer le mépris et la stigmatisation des chômeurs qui est à l’œuvre dans le débat public. Une permanence syndicale sauvage (mais pacifique) s’est organisée à l’intérieur des locaux, permettant d’échanger autour d’un café avec les chômeurs présents, de les informer sur leurs droits et sur les recours possibles face aux radiations, aux trop-perçus ou aux difficultés d’inscription.

Notre intervention a permis de résoudre un cas de décision arbitraire de Pôle Emploi dans un dossier de trop perçu. Sous la pression, la direction a reçu une usagère, accompagnée par deux militants. Nous avons permis à cette jeune femme de constituer un dossier de recours devant la commission paritaire qui a décidé, le lendemain de l’action, d’annuler sa dette et de pouvoir ainsi mener à nouveau une vie normale débarrassée de la menace des huissiers.

Nous diviser pour mieux nous contrôler

La solidarité mise en œuvre ce jour là est la hantise du Pôle Emploi. En effet, la direction donne pour consignes, en cas d’action ou d’occupation, d’appliquer des directives strictes invitant les responsables locaux à appeler la police, fermer l’agence et invoquer le «droit de retrait» des agents. Derrière ces procédures, l’objectif de fermer des espaces de discussion collective entre usagers mais également avec le personnel se double d’une volonté de division. En brandissant la menace du blocage, Pôle Emploi entend monter les usagers les uns contre les autres et tuer dans l’œuf tout début de contestation collective.

Lors de cette action, la direction locale a appliqué à la lettre cette méthode. Trois camarades qui revendiquaient davantage de justice sociale ont été interpellés et inculpés après avoir subi l’agression physique d’un usager qui a frappé une adhérente qui participait pacifiquement à l’action.

Police emploi est l’arme du capital

Nous tenons à rappeler que les chômeurs sont les premières victimes de la crise provoquée par les politiques libérales et les rétablir dans ce statut consiste à dénoncer les discours politiciens dégueulasses qui chercheraient à les faire passer pour des profiteurs, des fainéants, des parasites sociaux. Les parasites, les profiteurs ce sont eux : boursicoteurs, grands patrons aux salaires démentiels, banques, politiciens véreux… qui utilisent le chômage et la précarité comme une arme pour nous diviser, diminuer les salaires et dégrader nos conditions de travail.

Pour en finir avec ces logiques infernales de culpabilisation, de flicage et de division, nous appelons les chômeurs, les précaires et les salariés à s’unir contre la répression et à imposer une véritable répartition des richesses.

Nous exigeons la relaxe des trois syndicalistes qui passeront en jugement ce vendredi 22 juin 2012 à 9 heures et appelons à venir les soutenir lors de l’audience à la 29e chambre correctionnelle de Paris.

Union locale CNT Chelles
Permanence syndicale tous les mercredis de 18h à 20h
au 1bis impasse Emilie, 77500 Chelles
Contact : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Tel : 06 59 36 41 02
www.cnt-f.org

Premiers signataires : CNT-RP, Collectif de chômeur-se-s et précaires de Lille (CCPL 59), CIP-IdF, la Coordination Révoltée des Invisibles Solidaires Enragé-e-s (C.R.I.S.E) à Nancy, CNT-Syndicat de Travailleurs et Précaires 77, Union Locale CNT Chelles & Marne la Vallée, CNT Santé Social RP, CNT-Syndicat Unifié du Bâtiment, Union Syndicale Solidaires 93, SUD Santé-Sociaux 93, SUD-Solidaires Pôle Emploi Ile de France, Droit Au Logement (DAL), Réseau Stop Précarité, Alternative Libertaire, Fédération Anarchiste, Nouveau Parti Anticapitaliste Paris, Recours radiations, SNU Pôle emploi IDF, Chômeurs rebelles CGT du Morbihan, Mouvement des chômeurs et précaires en lutte de Rennes (MCPL), Actuchomage...

Pourquoi ces syndicalistes doivent être relaxés

Parce que Pôle Emploi ne remplit pas ses missions fondamentales. Tandis qu’il exige des chômeurs de remplir leurs «devoirs», Pôle Emploi ne fait pas face à ses obligations fondamentales telles l’information et le conseil. Les droits des chômeurs sont passés sous silence quand ils ne sont pas bafoués (Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 8 février 2012, 10-30.892).

Pôle Emploi est devenu une zone de non droit. Il radie, perd les dossiers, suspend l’indemnisation à partir de simples suspicions de fraude, sanctionne, refuse des droits sans motif, persiste à prendre des décisions illégales (toutes les radiations rétroactives le sont potentiellement), fabrique des indus puis envoie les huissiers (voir les rapports des médiateurs qui se sont succédés à Pôle Emploi : M. Genuini et M. Walter)...

Pôle Emploi contrôle et crée un climat de défiance de chaque côté du guichet. Chaque courrier de Pôle Emploi est une menace. Chaque entretien à Pôle Emploi devient un supplice où le chômeur tente d’éviter les pièges qui lui sont tendus : de l’inscription à chaque entretien, avec incitation à entrer dans n’importe quel atelier ou prestation, en passant par la convocation qui arrive «dématérialisée» dans la plus grande discrétion.

Pôle Emploi crée une insécurité permanente et multiplie les instructions pour maintenir l’ordre. Les chômeurs n’ont plus confiance dans cette institution qui les maltraite et n’a pas plus d’égard envers son personnel. Les dysfonctionnements, qui ne sont aujourd’hui un secret pour personne, provoquent des réactions vives, mais bien inférieures à la violence subie. Combien de chômeurs dirigent cette violence contre eux ?

Pôle Emploi a semble-t-il décidé de bâillonner les chômeurs récalcitrants et de criminaliser les militants syndicalistes qui dénoncent, preuves à l’appui, les manquements de Pôle Emploi. Se battre pour le respect des droits et pour plus de justice sociale n’est ni un délit, ni un crime : c’est un acte de solidarité.

Voilà pourquoi les trois syndicalistes qui passent en procès ce 22 juin doivent être relaxés.



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Mis à jour ( Mercredi, 20 Juin 2012 16:00 )  

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